Le gouvernement français ne veut pas de suppressions d'emplois chez EADS en France. Le ministre du Travail, Michel Sapin, souhaite que la totalité des salariés concernés par la restructuration rejoigne d'autres divisions du groupe.
Le géant européen de l'aéronautique a annoncé le 9 décembre dernier la suppression de 5 800 postes d’ici à 2016. Elles concernent ses activités dans la nouvelle division Défense et Espace en Allemagne, en France, en Espagne et au Royaume-Uni. Pour Michel Sapin, l'entreprise gagne de l'argent et cela lui permet de mettre en place des dispositifs pour éviter les pertes sèches d'emplois. 1 700 postes sont concernés en France, soit 15% des effectifs de Défense et Espace. EADS compte fermer son siège parisien de Montmorency, ainsi que les petits sites franciliens. Des activités seront concentrées sur les grands sites à Suresnes, Elancourt et aux Mureaux.
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Le bras de fer social
Tom Enders reste détendu face aux réactions politiques. « Les gouvernements ont été prévenus », déclare le président exécutif du groupe européen dans une interview accordée au journal Libération. Il annonce qu'il fera tout pour éviter les licenciements secs, mais il ne dit pas qu'il n'y en aura pas. Au total, 1 500 postes seront proposés dans les activités civiles, principalement chez Airbus. La raison de tout cela : la baisse des commandes européennes dans la Défense, explique Tom Enders. Le groupe doit regagner en compétitivité pour conquérir de nouveaux marchés à l'exportation.
Depuis sa création en 2000, EADS a plus que doublé son chiffre d’affaires. En 2012, ce chiffre s’élevait à 56,48 milliards d'euros, en hausse de 15%. L’année prochaine, le groupe qui, à partir du 1er janvier portera le nom d’Airbus, ambitionne de doubler ses profits. « Qu’y a-t-il de mal à se fixer 10% de rentabilité ? […] C’est le point de référence dans le secteur », déclare le patron. Les syndicats français et allemands ne l’entendent pas de cette oreille. Ils jugent l’objectif financier intenable et dangereux pour l'avenir du groupe.