Avec notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux
Le site de Cassidian, dans la région de Munich, est le plus touché par les projets de restructuration d'EADS. L’usine, qui compte à l’heure actuelle quelque 1 000 employés sera tout simplement fermée et une partie de l’activité déplacée à Ottobrunn, le siège allemand du géant européen de l'aéronautique.
Depuis des mois, les salariés bavarois du groupe luttent pour le maintien de leur emploi. Jürgen Wechsler du syndicat IG Metal en Bavière est particulièrement déçu de la passivité des autorités politiques : « Nous savons qu'EADS et l'industrie aéronautique doivent leur bonne santé à une politique de soutien active. C'est pourquoi je demande à l'Etat fédéral et au Land de Bavière d'intervenir en tant que politique pour le maintien des sites de production, pour le maintien de l'emploi ».
Fin des interventions politiques ?
C’est justement de cette intervention politique que ne voulait plus le patron d’EADS Tom Enders. L’an passé, l’Allemagne avait fait échouer le projet de fusion d’EADS avec le Britannique BAE Systems. L’Allemagne, comme la France, craignait alors une perte d’influence sur le groupe qui a finalement opté pour la restructuration en cours.
Une restructuration qui met l’accent sur la compétitivité avec les suppressions d’emploi, mais qui accorde aussi à EADS une plus grande autonomie face aux politiques. Ainsi, la nouvelle charte du groupe met fin au droit de veto de l’Allemagne et de la France sur les décisions d’EADS.