La France est-elle en train de sortir de la mauvaise passe où l’a poussée la crise ? C’est en tout cas la conviction qu’exprime Pierre Moscovici dans un entretien au JDD (Journal du Dimanche) de ce 13 octobre. Pour le ministre de l’Economie, c’est certain, « l’économie française va mieux », « mieux que la zone euro » précise-t-il tout en se disant frappé en même temps par « la défiance dans laquelle nous vivons ». « Elle n’est pas fondée […], et nous renforcerons au contraire la croissance par la confiance », tente-t-il de convaincre.
Persuadé qu’avec « la reprise [qui] est là, la confiance va suivre ». « Tous les indicateurs sont bien orientés » insiste Pierre Moscovici. Mais pour le moment, les Français qui sont toujours plus de 3 millions à être sans emploi, semblent encore peu enclins à rejoindre le mouvement d’optimisme du ministre. Un optimisme qu’il tempère quand même en rappelant que la France a « un déficit de 4,1% du PIB cette année que nous nous sommes engagés à réduire à 3,6% l’an prochain, puis au-dessous de 3% en 2015 ».
« Quand les choses sont positives, il faut le dire »
En attendant, les entreprises maintiennent la pression sur le gouvernement à qui elles reprochent notamment une fiscalité trop lourde. Tout en rappelant « avoir discuté de manière approfondie avec le Medef et les autres représentations patronales (l’Afep et la CGPME), Pierre Moscovici n’en reste pas là : « Nous voulons tous parvenir à une fiscalité des entreprises plus intelligente : aujourd’hui, elle taxe trop les facteurs de productions ».
Tout en annonçant des Assises de la fiscalité d’ici au début de l’an prochain afin de poursuivre la démarche entamée, le ministre de l’Economie réagit à la grogne des patrons en remettant les pendules à l’heure « le gouvernement dialogue, il n’est pas aux ordres », tranche-t-il. Et puis, plus loin, « quand les choses sont positives, il faut le dire. Or, globalement, les prélèvements sur les entreprises baisseront en 2014 », poursuit Pierre Moscovici.
Si les entreprises peuvent se féliciter de cette baisse, les ménages eux, seront encore à la peine notamment à cause de la hausse de certains taux de TVA votée en 2012 justement pour financer en partie le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi. Une mesure logique pour le ministre des Finances qui enfonce le clou en disant que « l’objectif prioritaire, c’est l’emploi, ce qui suppose que les entreprises se développent, ce qui suppose aussi une fiscalité adaptée ». « C’est par l’entreprise que la croissance redémarrera, c’est pourquoi le gouvernement a fait le choix de la compétitivité et de l’emploi, au service d’une ambition sociale », a encore expliqué le ministre.