En 2005, pour éviter un contrôle de police, Zyed et Bouna avaient trouvé la mort après s'être réfugiés dans un transformateur électrique. Le drame avait été suivi de trois semaines d'émeutes dans les banlieues françaises. Les journalistes et les personnes présentes au tribunal twittaient en direct le verdict. « La sonnerie du tribunal retentit, les juges rentrent, les caméras s'arrêtent. Le prononcé du jugement va commencer », indique un message. « Les visages sont tendus, crispés dans la salle», décrit un autre. Fin du procès. « Relaxe pour les deux policiers » suivi par « On entend des sanglots dans la salle. L'audience est levée sur les cris de colère des familles ». « 10 ans d'impunité policière » et « On ne pardonne pas. C'est scandaleux », rapporte Twitter.
Les réseaux se déchaînent
Aussitôt, la Toile s’enflamme ! Des messages de plus en plus violents déferlent sur les réseaux sociaux. « Injustice ! Ne jamais oublier ! », « Deux jeunes morts il y a dix ans, pour rien... ». Un slogan accompagne les photos des deux jeunes sur les réseaux sociaux : « Pas de justice, pas de paix. ». Certains twittos se réjouissent du verdict : « Les policiers ont fait leur boulot, heureusement qu'ils ont été relaxés ! ». Puis les messages dérapent : « J'espère que la France brûlera », menace l’un. « Nos forces de l'ordre vous dérangent parce que vous ne pouvez pas vous comporter comme au bled », rétorque un autre.
Injures, commentaires haineux et communication politique
La relaxe des policiers est saluée par la droite et l'extrême droite. La députée FN Marion Maréchal-Le Pen ouvre le bal : « Ce verdict prouve que la racaille avait bien mis la banlieue à feu et à sang par plaisir et non à cause d'une bavure policière ». Florian Philippot du même Front, lui emboîte le pas : « Victoire de la justice enfin !». Eric Ciotti à l'UMP exulte : « Je me réjouis de la relaxe des deux policiers injustement mis en cause». Des tentatives de récupération politique que dénoncent à gauche, le député PS Alexis Bachelay : « Honte à ceux qui exploitent une décision de justice sans pudeur », et la patronne d'Europe Ecologie Les Verts, Emmanuelle Cosse : « rarement vu aussi dégueulasse. Des enfants sont morts et vous les insultez. Vous êtes une honte pour la France ».