Avec notre correspondant à Rennes, Franck Alexandre
Au cours de ces débats, on n’a pas senti beaucoup d’empathie provenir du banc des prévenus. Sébastien Gaillemin a craqué une fois. En larmes, il a précisé que lui aussi avait du cœur. Sa collègue Stéphanie Klein a elle aussi pleuré lorsqu’à la barre elle a expliqué que pour elle un site EDF, c’était des bureaux, pas une centrale électrique.
Pour le reste, ces deux fonctionnaires de police ont le sentiment de n’avoir commis aucune faute. Ils ont agi en bons professionnels, formés à interpeller des délinquants réels ou supposés, y compris dans un lieu dangereux comme une centrale électrique.
La centrale électrique de Clichy-sous-Bois, c’est le cœur du dossier. Tout tourne autour du site. C’est là que la course-poursuite aboutit. C’est là où les trois adolescents sont cernés par la police. Seulement, à aucun moment les fonctionnaires de police n’ont pensé à les alerter sur les risques qu’ils encourraient.
Pas de mise en garde. A la radio, le brigadier Sébastien Gaillemin se contentera de dire à ses collègues : « S’ils pénètrent là, je ne donne pas cher de leur peau ». L’affaire est là. Le drame de Clichy-sous-Bois, c’est le dossier d’une peur réciproque, le désarroi d’adolescents qui courent et de policiers qui leur courent après, deux mondes qui se regardent avec hostilité.