Corée du Sud: le déploiement du bouclier antimissiles THAAD suspendu

En Corée du Sud, le déploiement du bouclier antimissile américain THAAD a été suspendu. Le nouveau président Moon Jae-in a ordonné une évaluation complète de son impact environnemental. Une évaluation que, selon la présidence, le ministère de la Défense sud-coréen avait tenté d’éviter de manière à peine honnête.

Il était entendu avec Washington que son système THAAD devait être déployé avant la fin 2017 pour faire face aux menaces nord-coréennes. Problème : le terrain accueillant les lance-missiles fait 700 kilomètres carrés.

Or, la loi coréenne stipule que l’installation de matériel militaire sur un terrain de plus de 330 kilomètres carrés doit faire l’objet d’une évaluation environnementale complète d’un an. Trop long pour le ministère de la Défense sud-coréen, qui divise le terrain en deux parcelles. La première faisant moins de 330 kilomètres carrés, l’évaluation environnementale peut ne durer que six mois...

Lorsqu'il découvre la manœuvre, le nouveau président Moon Jae-in ordonne lundi 5 juin une évaluation environnementale complète. Ce mercredi 7 juin, il a annoncé le gel du déploiement du THAAD le temps de cette évaluation.

Le président écoute donc les habitants de la zone où sont installés les lance-missiles, qui ont manifesté contre le THAAD. Lui-même s'était déjà montré très réservé sur le système – en partie parce que Pékin, qui en demande le démantèlement, a pris des mesures de rétorsion économique sévères vis-à-vis de la péninsule.

L’armée et le ministère de la Défense sont dans le collimateur du nouveau président. La semaine dernière déjà, Moon Jae-in avait découvert que lorsque les militaires l'avaient briefé à son arrivée au pouvoir ils avaient volontairement omis de lui signaler l'arrivée de quatre autres lance-missiles américains dans le pays.

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