Coupe du monde 2014 : la France et ses problèmes de riche face à l’Espagne

L’équipe de France de football s’apprête à disputer son match le plus important des éliminatoires de la Coupe du monde 2014, ce mardi 26 mars 2013 à Saint-Denis (20h TU) contre l’Espagne. S’il serait vain de surestimer les chances des Bleus avant cette rencontre face à un adversaire toujours redoutable, il est évident que ceux-ci auraient signé tout de suite, il y a quelques mois, pour aborder cette « finale » dans d’aussi bonnes dispositions.

C’était le 23 juin 2012, à Donetsk, en Ukraine. La France venait de se faire éliminer par l’Espagne (2-0), et même si les commentateurs s’en émouvaient, cela n’étonnait pas grand monde. Dans le top 8 européen mais pas dans le top 4, la France était à sa place, et le niveau de ses joueurs ne lui permettait pas vraiment d’envisager mieux, jugeait-on alors. Et puis l’échec sportif s’effacerait bientôt devant de nouvelles polémiques extra-sportives. Typiquement de quoi donner l’impression d’une histoire qui se répète, après la triste Coupe du monde 2010, et d’une situation inextricable.

Un nouveau statut social

Seulement neuf mois plus tard, pourtant, à l’heure de se mesurer une nouvelle fois à l’ogre espagnol ce mardi au Stade de France, les Bleus semblent avoir atteint un nouveau « statut social ». En cherchant bien, on trouvera bien encore quelques soucis hors-terrain découlant, comme toujours, de problèmes sur la pelouse. Karim Benzema n’arrive plus à marquer sous le maillot de l’équipe de France, donc on lui reproche de ne pas chanter la Marseillaise. Mais le débat se limite aujourd’hui à un seul joueur, et il disparaîtra sans doute comme par magie si l’intéressé débloque son compteur ce mardi.

Dans le cas contraire, s’il ne marque pas, et si l’Espagne s’impose à Saint-Denis, on se reprochera évidemment d’avoir parlé trop vite. C’est ce qui fait de l’équipe de France une sélection encore en convalescence. Mais le fait est que depuis l’arrivée de Didier Deschamps et de quelques nouveaux éléments, en remportant tous leurs matches de qualification à l’exception du résultat nul à Madrid (1-1) le 16 octobre, les Bleus ont su transformer leurs défauts apparemment incurables en problèmes de riches.

L'Espagne a « toujours aussi faim de succès »

Alors qu’elle recherchait désespérément une charnière centrale de qualité depuis les retraites de Marcel Desailly, Laurent Blanc ou encore Lilian Thuram, la France en est aujourd’hui à se demander si elle doit vraiment re-titulariser Laurent Koscielny après la bonne performance de la jeune pépite madrilène Raphaël Varane, pour sa première sélection vendredi contre la Géorgie. Et le duo de milieux défensifs composé de Cabaye et Matuidi, qui a déjà prouvé sa solidité, peut maintenant compter sur un renfort de poids en la personne du prometteur Paul Pogba. Depuis la fin de la génération 1998-2006, les Bleus semblaient constamment courir après leur qualification et l’obtenir de justesse. Ils abordent aujourd’hui la rencontre décisive contre l’Espagne avec deux points d’avance, et leur souci principal est de savoir si cette dernière va justement être motivée par ce retard.

Il n’y a évidemment pas de raison de s’enflammer outre mesure, pour les supporters français. L’Espagne a en effet un palmarès suffisamment fleuri ces dernières années pour ne pas la croire abattue. « Celui qui croit à la fin d’une époque se trompe, confirme Santi Cazorla. Nous avons toujours aussi faim de succès. » Il n’y a pas à en douter, mais la Roja traverse néanmoins une période de « moins bien » symbolisée par ce match nul vendredi contre la Finlande (1-1). D’autant plus que les Espagnols sont diminués au plus mauvais moment, avec les absences de Casillas, de Puyol, de Jordi Alba, et les incertitudes liées à l’état physique de Xavi et Xabi Alonso. La France serait bien inspirée d’en profiter pour s’envoler définitivement au classement.

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