A 26 ans, Bineta Diédhiou s’apprête à disputer ses seconds Jeux Olympiques après ceux de 2008. A Pékin, la championne de taekwondo avait été la porte-drapeau du Sénégal. Troisième des Mondiaux 2005, elle représentait déjà un espoir pour sa délégation mais s'était arrêtée en quart de finale du tournoi.
Renforcée par ces expériences, la Sénégalaise a décroché sa qualification en -57 kg, au Caire, en janvier dernier, et se prépare sereinement pour ces JO 2012 : « Je suis très excitée mais pas autant qu’au moment de découvrir les JO... Et pas trop pour décrocher une médaille ! »
« Médaille », le mot est lâché. « Dans mon pays, personne n’a jamais eu d’or olympique », souligne Bineta Diédhiou.Le Sénégal n’a remporté qu’une seule récompense aux Jeux : l’argent, en 1988, avec Amadou Dia Ba sur 400 mètres haies, en athlétisme.
Au nom du père, du Sénégal et du taekwondo
Offrir l'Olympe avec le taekwondo, art martial coréen spectaculaire, serait un coup de projecteur supplémentaire sur ce sport : « Le taekwondo est une discipline très suivie au Sénégal. Il y a beaucoup de licenciés là-bas mais pas les mêmes moyens que dans d’autres pays, regrette Bineta Diédhiou. Aider le taekwondo, gagner une médaille, ce sont mes rêves depuis toute petite parce que mon père est mon maître. C’est lui qui m’a formé. Ce serait une grande fierté de lui amener une médaille ».
Aujourd’hui encore, le père guide sa fille : « Il me donne beaucoup de conseils mais pas seulement tactiquement ou techniquement. Il m’en donne aussi moralement et mentalement. Il ne suffit pas de s’entraîner matin, midi et soir. Il faut aussi être forte dans sa tête. »
Celle de Bineta Diédhiou est résolument tournée vers le 9 août, date de la finale du tournoi Olympique en moins de 57 kg dames. La Sénégalaise pourra ensuite se projeter vers la Coupe du monde 2013 de taekwondo. Son pays vient d’obtenir l’organisation de cet événement majeur.