Alberto Contador s'offre un deuxième Tour d'Italie

A l’issue de la dernière étape, un contre-la-montre de 26 kilomètres dans Milan remporté par l'Ecossais David Millar (Garmin Cervélo), Alberto Contador (Saxo Bank) s’est offert son deuxième Giro (après celui de 2008) ce dimanche 29 mai 2011. L'Espagnol gagne ainsi son sixième grand tour. Les Italiens Michele Scarponi (Lampre-ISD) et Vicenzo Nibali (Liquigas) complètent le podium tandis que le Français John Gadret (AG2R La Mondiale) termine 4e. Retour sur trois semaines de suprématie.

Il est décidément le meilleur sur une course de trois semaines. Avant le grand départ à Turin, Alberto Contador avait annoncé la couleur : « L’important est d’arriver à 100% au départ du Giro et je crois que je le serai. » C'est fait, l'Espagnol tient son deuxième Tour d'Italie. Ses talents de rouleur et de grimpeur n’ont laissé aux autres prétendants de ce Giro 2011 que des miettes et son dauphin Michele Scarponi est relégué à 6'10.

En haut de l’Etna (9e étape), entré en éruption quelques jours auparavant, il surclasse ses adversaires. Sur les derniers kilomètres pas très pentus, il prend de l'avance sur ses principaux rivaux, remporte l'étape et s'empare de la tunique rose, qu'il ne quittera plus. A la veille de l'arrivée finale à Milan, il déclare : « La clé pour gagner un grand tour, c'est d'être à un haut niveau tous les jours. Et depuis l'étape de l'Etna, je me suis vraiment senti fort. »

 « Dommage qu'il y ait un martien sur le Giro ! »

A chaque fois, que ce soit en montagne ou lors d’un chrono, il a pris du temps sur la concurrence. A l’issue de la 16e étape, un contre-la-montre individuel qu’il gagne avec une facilité déconcertante, Vincenzo Nibali, déclare : « Je pense avoir fait un bon chrono, je suis vraiment content. Dommage qu'il y ait un martien sur le Giro ! ». Le coureur que toute l’Italie attendait est résigné, lui qui n'a rien pû tenter de sérieux en haute montagne.

Lors de ce règne sans partage, il s’est même payé le luxe de distribuer les bons points. En maître d’école, il a laissé, entre autre, la victoire à son ancien coéquipier Paolo Tiralongo lors de la 19e étape sur les hauteurs de Sestrières. Le Vénézuélien José Rujano a lui profité des ses largesses dans la 13 étape, au sommet du Grossglockner, première manche d'un triptyque dantesque dans les Dolomites.

Pas du goût de tout le monde

Même s’il a déclaré se sentir comme chez lui en Italie, cette suprématie n’était pas du goût de tout le monde. Tout au long du parcours de ce Giro, il a dû faire face à un public plus ou moins hostile. Dans la montée du Zoncolan, un des hauts lieux de ce Tour d’Italie, il est sifflé. Toujours dans les Dolomites, un spectateur lui brandit une seringue. On va lui reprocher ses alliances contre nature avec des formations intéressées par des succès d'étape, sa volonté de tout contrôler énerve. Tout cela rappelle étrangement l'hostilité contre Lance Amstrong lors de son règne sur le Tour de France. Dans une épreuve où les coureurs italiens ont la plupart du temps eu le bon rôle, la pilule est difficile à avaler.

Peu importe, jamais « El pistolero » n’a été en difficulté sur cette édition. Ses adversaires ont tous subi et personne ne l’a jamais vraiment attaqué. Du coup, il n’a pas eu besoin d’aller puiser dans ses ressources et il doit lui rester encore pas mal de cartouches pour la prochaine Grande Boucle. Reste encore à savoir s'il sera sur la ligne de départ le 2 juillet prochain en Vendée. Le coureur madrilène fait toujours l'objet d'une probable suspension par le Tribunal Arbitral du Sport.

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