Il culmine à 1750 mètres et se trouve en Carnie, coincé entre l’Autriche et la Slovénie. C'est le Monte Zoncolan. Sur une distance de 13,3 km, il propose un dénivelé d’environ 12% avec un passage à 22%. Pour la quatrième fois depuis la création du Giro, les coureurs sont invités à l'escalader. L’étape partira de Lienz en Autriche pour se terminer en haut du « monstre » ─ le Monte Zoncolan ─, sur une distance de 190 km.
Dans ce « mur », le coureur doit se lever sur sa machine et ne compter que sur son seul courage pour ne pas trop zizaguer, voire goûter du bitume. Mettre pied à terre, c’est presque s’assurer de ne pas pourvoir repartir. De plus, la montée est étroite, ce qui ne permet pas à la caravane de suivre la course et oblige les mécaniciens à se disposer tout le long de la route. En cas de crevaison ou d’ennuis mécaniques, les coureurs risquent de perdre beaucoup de temps. C'est certain, même en forme, le facteur chance est important.
Le Tour d'Italie a emprunté ce col pour la première fois en 2003 quand Gilberto Simoni s’était imposé et avait conforté son maillot rose de leader. En 2007, il récidivait alors que Danilo Di Luca s'imposait au classement général. En 2010, c’est au tour d'Ivan Basso de lever les bras et de s’adjuger la 15e étape. A chaque fois, le public a été au rendez-vous. En 2010, pas moins de 100 000 spectateurs s'étaient rassemblés le long du parcours.
Déjà le sommet mythique du Giro ?
Les trois plus grandes courses à étapes (Tour de France, Giro, Vuelta) possèdent un sommet mythique. En Espagne, c’est l'Alto de l'Angliru, dans les Asturies. Une ascension réputée pour être une des plus difficiles au monde. Longue de 17 kilomètres, la pente moyenne est de 7%. Les quatres derniers kilomètres sont les plus exigeants avec un passage à 23,5 % (La Cueña les Cabres) au maximum de la pente. Cette montée a suscité la contreverse en 2002 quand David Millar avait quitté la course en signe de protestation. Sous la pluie, il avait chuté deux fois et trouvé cette ascension trop dangereuse. Par contre, en 2008, Alberto Contador s'était imposé lors de la 13e étape, ce qui lui avait permis de gagner la Vuelta.
Sur le Tour de France, l’Alpe d’Huez fait office de lieu mythique. Beaucoup moins pentu, c’est plutôt son caractère décisif pour le classement général qui en fait un lieu important. Ce col est gravi pratiquemment à chaque édition. L'Italien Marco Pantani détient depuis 1997 le record de l'ascension en 37'35 (1997, 13e étape, St Etienne - L'Alpe d’Huez).
Une étape-clef pour le classement final
Les coureurs du Giro vont devoir utiliser des petits braquets, et même demander à leur staff un triple plateau, chose exceptionnelle chez les professionnels, habitués a utiliser uniquement le double plateau. Le classement général devrait se jouer sur le Zoncolan et même si Alberto Contador possède 3'09" sur son dauphin Vicenzo Nibali, il pourrait lâcher définitivement ses rivaux. A défaut, Nibali (Liquigas) et Scarponi (Lampre) devront essayer de rester sur le podium.
Il paraît que là-haut, on recommande d'observer les nuages. Ils peuvent être porteurs de colères ou de bonnes nouvelles. Une chose est sûre, dans cette course atypique qu‘est le Giro, le spectacle sera au rendez-vous.