A ce jour, cela reste le plus grand exploit réalisé par l’Olympique Lyonnais sur la scène européenne: sortir le Real Madrid de la Ligue des champions. Il ne s’agissait certes que d’un huitième de finale mais, dans toute son histoire, c’est la seule et unique fois que les Rhodaniens ont éliminé un club supposé plus fort qu’eux dans une confrontation directe en C1. Cela se passait il y a un an exactement: 1-0 pour Lyon à Gerland, but de Jean II Makoun (47e) puis 1-1 au retour à Bernabeu, buts de Cristiano Ronaldo (6e) et de Miralem Pjanic (75e).
L’effet Mourinho
Onze mois et demi plus tard, les adversaires restent les mêmes mais les deux équipes ont changé, surtout le Real. Mardi 22 février au coup d’envoi à Gerland, ils ne devraient être que six Lyonnais (Lloris, Cris, Réveillère, Cissokho, Toulalan, Delgado) et cinq Madrilènes (Casillas, Ramos, Arbeloa, Marcelo et Ronaldo) à avoir participé aux deux rencontres de l’an dernier. Seule différence, mais de taille, si Lyon a plutôt dégraissé (Boumsong, Govou, Makoun) et n’a enregistré que l’arrivée de Yoann Gourcuff et de Jimmy Briand, le Real a complètement chamboulé son organisation sous la houlette du nouvel entraîneur José Mourinho, vainqueur de l’édition 2010 avec l’Inter Milan, « l’une des bonnes recrues du Real » a reconnu Claude Puel.
Les arrivées des Allemands Khedira et Özil, de l’Argentin Di Maria et du Portugais Carvalho ont considérablement modifié le visage et le style de cette équipe du Real Madrid. Seule constante par rapport à l’an dernier, Karim Benzema risque fort de débuter sur le banc même si Mourinho est délibérément resté très vague sur la composition de son onze de départ. Acheté à Manchester City au mercato d’hiver, le Togolais Emmanuel Adebayor, ménagé contre Levante en Liga samedi, devrait débuter la rencontre à la pointe de l’attaque.
Seul buteur madrilène il y a un an, Cristiano Ronaldo (24 buts en Liga, 4 en C1) est particulièrement motivé, après l’humiliation de mars 2010: « L'an dernier, nous étions proche de la victoire mais, cette année, ce sera complètement différent. L’entraîneur (Mourinho) a beaucoup d'expérience et sait comment gagner ». « Nous devons penser que c’est Barcelone ou Milan en face, parce que c’est un rival difficile et physique » a renchéri la star portugaise, une manière à peine voilée de reconnaître que le Real de 2010 avait sans doute pris l’OL un peu à la légère.
L'OL sur la bonne voie
Il n’en reste pas moins que Lyon est invaincu en six confrontations face aux Merengues avec 3 victoires à Gerland et 3 nuls à Bernabeu, une série qui n’inquiète guère Mourinho, même s’il a une pression énorme sur ses épaules: une élimination écornerait singulièrement sa réputation. « Il y a une double barrière pour le Real. Celle des 8e de finale et celle de ne jamais gagner contre l'OL. Mais comme je l'ai dit, les statistiques, c'est le passé. Est-ce qu'on va y arriver ? Cela reste à voir. Mais on souhaite renouer avec les quarts. » a affirmé lundi soir, veille du match, celui qui avait sorti l’OL en quarts avec le FC Porto en 2004, en route vers la victoire finale.
Très décevant lors de ses trois dernières sorties européennes (2 défaites, 1 nul et 9 buts encaissés face à Schalke04, Benfica et Hapoël Tel-Aviv), Lyon semble revenir en forme au bon moment, si l'on en juge par l’éclat de ses deux dernières victoires en Ligue 1 (4-1 à Saint-Etienne, 4-0 devant Nancy). Même l’absence de l’attaquant Lisandro (qui se serait blessé tout seul après un désaccord avec Puel) n’a pas perturbé un groupe qui sait que c’est seulement dans la solidarité qu’il passera l’obstacle madrilène. Lyon peut-il à nouveau déjouer les pronostics ? La marche semble en tout cas plus élevée qu’en 2010.