Arrivé avec des rêves plein la tête en provenance de Vannes (L2) mais vite rattrapé par son statut de joueur d’appoint, Frédéric Sammaritano a fait une entrée fracassante au cœur de l’automne dans le paysage du football français en saisissant sa chance dès qu’elle lui fut offerte dans le onze auxerrois. Premier match en tant que titulaire avec l’AJA le 28 octobre et doublé contre Bastia en Coupe de France pour une victoire 4-0.
Une semaine plus tard, le néophyte se voyait propulsé dans la cour des grands et marquait contre l’Ajax d’Amsterdam dès la 9e mn sur son premier tir en Ligue des champions, victoire d’Auxerre 2-1. Quatre jours passaient et le scénario était pratiquement identique: première titularisation en Ligue 1, à Sochaux (1-1), premier tir et premier but en championnat à la 24e mn pour le milieu de poche, plus petit joueur de Ligue 1 et de la Ligue des champions avec son 1,62 m.
Avec le bonjour d’Ambrosini
Surnommé « le pin’s » par ses coéquipiers, le nouveau porte-bonheur auxerrois était à nouveau titulaire contre l’AC Milan, mardi 23 novembre au Stade de l’Abbé Deschamps, lui qui jouait encore l’an dernier contre Dijon ou Laval en Ligue 2 (32 matchs pour 3 buts). Au poste de milieu axial, il s’est instantanément mis au diapason de ses coéquipiers, combatifs en diable face au leader de la Serie A. Déterminé, il a réussi ses prises de balles puis est venu défier quatre italiens à lui tout seul dès la 4e mn côté droit. Un peu plus tard, il était découpé par un tacle assassin les deux pieds en avant de Massimo Ambrosini qui aurait dû valoir un avertissement au milieu italien (11e).
Touché, mais pas coulé, le joueur formé au FC Nantes s’est relevé et a continué à œuvrer pour l’équipe, sortant des ballons devant sa défense et distribuant le jeu vers Roy Contout et Valter Birsa, deux des auxerrois les plus en jambes dans cette soirée européenne. A la 36e mn, il ne se posait pas de question et frappait de 25 m après avoir éliminé Gennaro Gattuso mais son tir manquait trop de puissance pour n’inquiéter Abbiati. Juste avant la mi-temps, il tentait à nouveau sa chance mais, cette fois, sa frappe était trop écrasée.
Au retour de vestiaire, on le voyait à nouveau s’activer au milieu pour forcer la décision face à une équipe de Milan attentiste mais qui trouvait l’ouverture par Ibrahimovic sur un ballon mal dégagé par Dariusz Dudka (1-0, 64e). Pour forcer la décision, Jean Fernandez remplaçait alors son lutin par Julien Quercia, un véritable attaquant. La deuxième soirée européenne de Frédéric Sammaritano s’interrompait donc plus tôt que prévu. Mais passer de la Ligue 2 à la Ligue des champions a ses exigences et le moteur de l’ex-Vannetais était en surrégime depuis un petit moment. Milan s’imposera finalement 2-0, Ronaldinho doublant la mise dans le temps additionnel. A moins d'un exploit à Madrid dans quinze jours, l'AJA - qui compte toujours un point de retard sur l'Ajaxa - ne verra même pas la Ligue Europa.
Se faire une place
Membre de l’équipe de France des moins de 19 ans sacrée championne d’Europe en 2005 aux côtés des Lloris, Gourcuff et Diaby, Sammaritano a dû emprunter les chemins de traverse pour rejoindre le haut niveau, sa petite taille constituant un handicap aux yeux de nombreux recruteurs. A l’heure où Mathieu Valbuena (1,63 m) fait le bonheur de l’OM et de l’équipe de France (un but à Moscou, un but à Wembley), Sammaritano sera de nouveau en concurrence quand l’infirmerie auxerroise se sera vidée. A 24 ans, il semble néanmoins sur les bons rails avec Jean Fernandez, celui qui a insisté pour le faire venir en Bourgogne et ne s’est jamais soucié de son profil atypique.
LE CLASSEMENT DU GROUPE G