De notre envoyé spécial à Johannesburg,
Le score final de ce Brésil-Chili, joué lundi soir à l’Ellis Park de Johannesburg en 8e de finale de la Coupe du monde, est à la fois logique et trompeur. Logique car il y avait une nette différence de niveau entre les deux équipes. Trompeur car le Brésil n’a pas forcé son talent pour s’imposer contre un Chili impuissant offensivement et souvent dépassé défensivement.
Durant les premières minutes, ce sont pourtant les Chiliens qui monopolisent le ballon. Les séquences de passes sont longues, donnant l’impression d’une belle maîtrise technique de la part des hommes de Marcelo Bielsa. Ce sont pourtant les Brésiliens, par Luis Fabiano (5e) puis Gilberto Silva (9e), qui tirent les premières cartouches. Un début de rencontre qui résume l’ensemble du match, avec des Chiliens incapables de se mettre en position de tir alors que, de leur côté, les Brésiliens tentent leur chance dès que l'occasion se présente.
Le Brésil accélère
L’opposition qui s’annonce fermée entre deux équipes qui se connaissent bien pour s’être affrontées en éliminatoires, va connaître un tournant décisif à la 34e minute, quand un corner très bien frappé par Maicon trouve la tête de Juan. Le défenseur de l’AS Roma, qui a sauté plus haut que tout le monde, propulse le ballon sous la barre de Claudio Bravo : 1-0. Si cette ouverture du score ne concrétise pas une domination, elle souligne le réalisme brésilien. Une nouvelle preuve de cette faculté à transformer les essais viendra quatre minutes plus tard. Sur un contre, Robinho s’envole côté gauche, sert Kaka au centre, lequel remet immédiatement sur Luis Fabiano à la limite du hors-jeu. L’attaquant de Séville démarre et dribble Bravo : 2-0 (38e). Pour le suspense, on repassera. En fin de première mi-temps, il semble évident que le Chili, malgré une possession de balle de 50%, n’a pas les moyens de rivaliser techniquement et physiquement. En accélérant deux fois pour autant de buts, le Brésil a, lui, déjà rempli son contrat.
Le Chili impuissant
L’impuissance des coéquipiers de Jean Beauséjour se confirme en début de seconde période. S’ils reviennent sur la pelouse avec des intentions offensives, ils ne se montrent jamais dangereux, manquant de percussion. Face à eux, le Brésil procède par contres. Sur l’un d’eux, Ramires remonte tout le terrain, passe entre quatre défenseurs et offre un ballon en or à Robinho qui ajuste tranquillement sa frappe à l’entrée de la surface : 3-0 (59e).
Dans le dernier quart d’heure, le Chili tente bien de sauver l’honneur. Sans réussite. Suazo, auteur d’un beau numéro dans la surface, vise le poteau droit de Julio Cesar qui détourne (75e). Le même Suazo trouve le dessus de la transversale sur une volée à l'étrange trajectoire (78e). Enfin, Beauséjour croise trop un dernier tir qui passe largement à gauche de la cage brésilienne (84e).
Le Brésil, qui enregistrait la rentrée de Kaka, après sa suspension face au Portugal, et dont l’association Dani Alves-Maicon, sur le côté droit, a fait des ravages, n’a pas puisé dans ses ressources pour passer l'obstacle chilien, loin s'en faut. Tant mieux pour lui. Le quart de finale contre les Pays-Bas, vendredi à Port-Elizabeth, promet d’être d’un tout autre tonneau.