Roselyne Bachelot évoque un « désastre moral » pour le football français

La ministre française des Sports a rendu visite ce lundi, à Bloemfontein, à l’équipe de France de football, en pleine tourmente après l’affaire Anelka. Devant la presse, madame Roselyne Bachelot a évoqué une entrevue placée sous le signe de l'émotion et a annoncé un audit externe sur le séjour des Bleus en Afrique du Sud.

De notre envoyé spécial à Bloemfontein,

L’affaire Anelka n’en finit pas d’enfler. Une heure après la conférence de presse du sélectionneur français Raymond Domenech, ce soir au Free-State Stadium de Bloemfontein, où la France jouera demain face à l’Afrique du Sud, c’était au tour de sa ministre de tutelle, madame Roselyne Bachelot, de s’adresser aux nombreux journalistes français présents.

Evoquant un « désastre moral » pour le football français qui, selon elle, ne sera « plus jamais comme avant », la ministre a confié avoir pris la parole devant les joueurs peu de temps auparavant. « Dans un entretien émouvant, j’ai vu les yeux de chacun d’entre eux », a-t-elle confié. Elle a évoqué devant les Bleus des « rêves brisés », « l’image de la France ternie ». « J’ai rappelé une phrase que le capitaine de l’équipe de France de rugby, Raphaël Ibañez, avait inscrit sur le mur du vestiaire avant le match France-Nouvelle-Zélande en Coupe du monde 2007 : "Comment voulez-vous qu’on se souvienne de vous ?" Ils m’ont applaudie et ont pleuré. J’ai vu les larmes dans leurs yeux », a encore rapporté madame Bachelot. Avant de quitter le groupe France, elle a parlé du match décisif de demain, face à l'Afrique du Sud : « Je leur ai dit : "Le secret, demain, n’est pas dans vos jambes mais dans vos cœurs, dans vos âmes." J’ai vu qu’ils avaient l’intention de tout donner. »

La ministre des Sports a par ailleurs reconnu avoir discuté de la situation de l’équipe de France de football ces derniers jours avec le président de la République et le Premier ministre, tout en précisant que « le pouvoir politique n’intervient pas dans les affaires du sport, sauf pour soutenir l’équipe dont il est le premier supporter. »

Enfin, Roselyne Bachelot a annoncé un futur audit externe sur le déroulement de cette Coupe du monde pour l’équipe de France et a appelé de ses vœux la « lecture solennelle » avant les compétitions internationales de la Charte déontologique du football, « foulée au pied », selon elle, par l’affaire Anelka.
 

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