L’équipe de France a laissé des forces dans l’affaire Anelka

Raymond Domenech l’a reconnu, lundi soir à Bloemfontein, la France sort psychologiquement affaiblie de l’affaire Anelka. Six jours après les propos insultants du joueur, exclu depuis, les Bleus vont devoir puiser au fond d’eux-mêmes pour tenter d'arracher face à l’Afrique du Sud, leur billet pour la suite de la Coupe du monde.

De notre envoyé spécial à Bloemfontein,

« Circulez, il n’y a rien à voir ! » Voilà en substance la teneur que Raymond Domenech, le sélectionneur de l’équipe de France, aurait voulu donner, lundi 21 juin au soir à Bloemfontein, à la conférence de presse d'avant-match face à l’Afrique du Sud. C'est qu'au delà de cette confrontation cruciale pour l’avenir des Bleus en Coupe du monde, les nombreux journalistes présents souhaitaient des éclaircissements sur l’affaire Anelka et ses conséquences : le refus des joueurs de s’entraîner dimanche. Le patron des Bleus, armé d'un brin de cynisme, a ainsi tenté de faire lui-même les questions et les réponses avant de déclarer le débat clos.

Raymond Domenech a toutefois admis que, pour lui, la sanction contre Nicolas Anelka – exclu du groupe pour avoir insulté le sélectionneur à la mi-temps de France-Mexique, jeudi dernier – est « justifiée ». « On n’a pas le droit de se comporter de cette manière », a-t-il expliqué. Puis il a éclairé l’assistance sur son attitude paradoxale d’hier qui l’avait conduit à lire un communiqué des joueurs mettant en cause la Fédération française de football et, à travers elle, sa propre personne. « Je l’ai lu après avoir essayé de les convaincre que ce qu’ils faisaient [en refusant de s’entraîner] était aberrant. Je me suis dit "stop !", il faut arrêter la mascarade. Mais en aucune manière je ne cautionne le texte. »

Rendez-vous le 11 juillet

Et le foot dans tout ça ? « C’est difficile de préparer le rendez-vous de demain », a reconnu Domenech.Jamais à une contradiction près, il a prétendu dans la foulée être « certain de la motivation pleine et entière des joueurs », en se basant sur la qualité de l’entraînement de ce lundi. « Je n’ai pas un mot à dire pour demain », a-t-il ajouté. Pressé de questions, le technicien a pourtant fini par admettre : « Ça ne sera pas évident d’être fort pour jouer notre dernière chance. Il faut des joueurs aptes à passer outre cet événement psychologiquement. Ils ont usé beaucoup d’énergie. Ils doivent puiser en eux et montrer qu’ils aiment l’équipe de France et le football. » Le doute plane donc sur la composition du onze tricolore, ce mardi (14h TU), à Bloemfontein. Seule certitude : c’est bien lui et personne d’autre qui choisira les titulaires : « J’ai toujours fait l’équipe et demain, ce sera pareil. »

Fidèle à son credo de 2006, Domenech a une fois de plus donné rendez-vous le 11 juillet, jour de la finale de la Coupe du monde. « Je suis là pour ça », a-t-il affirmé sans sourciller. Enfin, sur la question de savoir si, à en croire la presse étrangère, l’équipe de France est devenue la risée du monde, le sélectionneur a une fois de plus martelé : « On a un match demain, c’est tout ce qui nous intéresse. » Quand on vous dit qu’il n’y a rien à voir !

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