- Vendredi 14 juin 2013
La mer remonte loin dans ces terres bordées de hautes montagnes aux sommets enneigés. Le paysage est saisissant après 15 jours perdus au milieu de l'océan, sans aucune terre à l'horizon. De petites fermes rouges, jaunes, noires, parsèment de loin en loin le bord du fjord.
Nous sommes arrivés à marée montante, pour profiter du courant qui nous pousse vers Tromsø. La ville est située sur une île, haut dans le fjord. Peu après l'embouchure de celui-ci, on voit distinctement la limite entre l'eau de mer de la marée qui monte et l'eau du fjord que le courant naturel entraîne vers la mer. La faible marée engendre un petit mascaret, matérialisé par une fine ligne d'écume qui traverse le fjord dans toute sa largeur, tout en remontant vers l'amont. Avant de voir la ville de Tromsø, on aperçoit d'abord de très loin, en arrière du port, le grand pont qui enjambe le fjord. Nous arrivons, il y a peu de bateaux et Tara a rapidement l'autorisation de s'amarrer.
Tromsø, une petite ville importante
Huitième grande ville de Norvège et bien qu'elle abrite le secrétariat du Conseil de l'Arctique, une institution qui commence à prendre de l'importance, Tromsø a l'air d'une petite cité provinciale,
Le Conseil de l'Arctique regroupe les 8 pays qui bordent l'océan arctique : Canada, Danemark, Finlande, Islande, Norvège, Suède, Fédération de Russie et les Etats-Unis, ainsi que les communautés autochtones riveraines, dans l'objectif de mettre en place une gestion durable de cet espace. Car le réchauffement climatique, en faisant fondre la banquise, ouvre la porte à l'exploitation des sous-sols, pour le pétrole, entre autres, mais aussi au passage des navires par la route du pôle.
Le Conseil de l'Arctique a donc une mission d'études et réflexion devant conduire à des consensus entre les états sur la gestion de l'océan arctique dans un objectif durable. De 2013 à 2015, le Conseil sera présidé par le Canada, et cette semaine, le représentant canadien, Patrick Borbey, était à Tromsø pour mettre en place le fonctionnement à venir du secrétariat.
Avec Tara, la science continue
Après la réussite de ce premier parcours jusqu'en Norvège, Tara repartira la semaine prochaine pour Mourmansk, puis Doudinka, en Russie, où le bateau prendra la route des glaces pour continuer son travail d'exploration des écosystèmes de plancton. Pour moi, le voyage avec Tara est terminé. Mais l'expédition, elle, en est seulement au début. Bonne chance Tara !
A Tromsø en Norvège, à 300km au nord du cercle polaire.