- Mardi 11 juin
Ce bijou de compactage ergonomique et efficace a été conçu par Marc Picheral, ingénieur au Laboratoire d'océanographie de Villefranche-sur-Mer (LOV), dans le sud de la France. « Marc a fait un super travail, c'est comme un puzzle », dit Alison Palmer Chase, du Maine In-situ Sound and Color Lab (MISCL) à l'université du Maine, aux États-Unis, qui œuvre dans le Dry Lab entre la France et la Norvège.
Une ambiance techno
Certains instruments de mesure sont enfermés dans des boîtes noires, comme l'ultrapath, qui contrôle la quantité de matière organique (par exemple près de l'embouchure des fleuves) dissoute dans l'eau de mer, d'autres sont reliés à des tuyaux qui apportent l'eau pompée sous le bateau.
Sur un écran, on peut voir en noir et blanc les images des cellules de plancton dans l'eau de pompage. Ou encore celles du flowcam, un microscope qui photographie les algues et autres phytoplanctons pendant les stations. Sur le mur du fond sont fixés les capteurs de salinité, température, fluorescence et même de pression du gaz carbonique – CO2. Et sur la droite en entrant, il y a la superbe loupe binoculaire installée par Christian Sardet, du LOV, reliée à un appareil photo. Les plus belles photos de plancton sont visibles sur son site : www.planktonchronicles.org.
Vu de l'intérieur
C'est Alison Palmer Chase qui est responsable des mesures et des enregistrements du Dry Lab et c'est un travail très minutieux, en continu, surtout pendant les stations : « On a seulement 4h pour faire les mesures parce qu'après le plancton se décompose, ils se mangent entre eux, ils meurent, ils sont stressés, donc on essaye d'aller vite ! ».
Pendant les stations, Alison doit suivre un protocole strict de nettoyage des instruments entre chaque analyse, avec des produits toxiques, pour ne pas contaminer les échantillons. Difficile d'assurer en plein orage, avec le bateau qui roule violemment comme pendant la première station, entre Lorient et les îles Féroé. Mais « maintenant j'ai l'habitude. J'ai ma musique dans mon casque, je danse en travaillant ! », sourit-elle.
Et ça marche !
« C'est la fin du premier leg, et ça fonctionne plutôt bien », constate Marc Picheral. De temps en temps, il faut redémarrer les logiciels et il y a un prototype en panne, mais globalement tout va bien. Pour lui, ce qui est exceptionnel, ce n'est pas tellement de faire marcher ces instruments, qui fonctionnaient déjà sur d'autres bateaux, mais plutôt d'avoir réussi à en interfacer autant dans un espace aussi petit !
Depuis Tara, 23h, à 74°06' Nord, en mer du Groenland…