Premier procès pénal concernant l'affaire du Médiator prévu en mai 2012

Le premier procès pénal concernant l'affaire du Médiator devrait avoir lieu en mai 2012, selon les déclarations du président du tribunal de Nanterre ce 26 septembre 2011, lors d’une audience de procédure. Jacques Servier et le laboratoire éponyme devront répondre du délit de tromperie aggravée. Cela alors qu’une nouvelle révélation embarrassante vise l’entreprise pharmaceutique : selon nos confrères de la station de radio RTL, le laboratoire savait dès 1997 que le Mediator, médicament indiqué dans le diabète, était détourné comme coupe-faim.

Une perquisition au sein des laboratoires Servier a permis de mettre la main sur un document interne, confidentiel, daté de février 1997. Selon RTL, on y apprend qu’un médecin de la Sécurité sociale de Dijon a alerté des cadres de Servier sur un détournement de l’usage du Mediator.

Dans 10% des cas, le médicament était prescrit à des patients obèses non diabétiques. Autrement dit il était utilisé comme coupe-faim. A 42 francs 90 la boîte -soit 6 euros 50-, la sécurité sociale considère ce coût comme inadmissible : le Mediator était remboursé à 65% et plusieurs centaines de milliers de personnes en consommaient à l’époque.

L’Assurance maladie avait alors réagi, s’interrogeant sur la légitimité à rembourser un tel médicament et alertant l’agence du médicament. En vain.

Au moment de son retrait du marché en 2009, 5 millions de consommateurs

Du côté des laboratoires Servier, qui affirment depuis le début que le Mediator n’est pas un coupe-faim, les bénéfices ont été engrangés. De fait, le Mediator a pris la place laissée vacante de l’Isoméride et du Pondéral, les autres coupe-faim du laboratoire interdits à la fin des années 1990.

Résultat : au moment de son retrait du marché en 2009, le Mediator était utilisé comme coupe-faim dans 70% des cas. Au final, ce sont cinq millions de personnes qui en auront consommé.

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