Une perquisition au sein des laboratoires Servier a permis de mettre la main sur un document interne, confidentiel, daté de février 1997. Selon RTL, on y apprend qu’un médecin de la Sécurité sociale de Dijon a alerté des cadres de Servier sur un détournement de l’usage du Mediator.
Dans 10% des cas, le médicament était prescrit à des patients obèses non diabétiques. Autrement dit il était utilisé comme coupe-faim. A 42 francs 90 la boîte -soit 6 euros 50-, la sécurité sociale considère ce coût comme inadmissible : le Mediator était remboursé à 65% et plusieurs centaines de milliers de personnes en consommaient à l’époque.
L’Assurance maladie avait alors réagi, s’interrogeant sur la légitimité à rembourser un tel médicament et alertant l’agence du médicament. En vain.
Au moment de son retrait du marché en 2009, 5 millions de consommateurs
Du côté des laboratoires Servier, qui affirment depuis le début que le Mediator n’est pas un coupe-faim, les bénéfices ont été engrangés. De fait, le Mediator a pris la place laissée vacante de l’Isoméride et du Pondéral, les autres coupe-faim du laboratoire interdits à la fin des années 1990.
Résultat : au moment de son retrait du marché en 2009, le Mediator était utilisé comme coupe-faim dans 70% des cas. Au final, ce sont cinq millions de personnes qui en auront consommé.