La Sécurité sociale demande 255 millions d’euros de cautionnement à Servier

L’étau se resserre autour des laboratoires Servier. La sécurité sociale a demandé aux juges que le fabricant du Mediator verse 255 millions d’euros en guise de cautionnement - tandis que les représentants de l’entreprise ont été convoqués par la justice en vue d’une possible mise en examen. Le médicament, présenté par le laboratoire comme un antidiabétique alors qu’il était davantage un coupe-faim, serait responsable de 500 à 2000 morts.

Le scandale sanitaire du Mediator a aussi un volet financier. En première ligne : la Caisse nationale d’assurance maladie. Elle a remboursé non seulement le médicament, au taux de 65%, mais aussi les actes médicaux liés à ses effets secondaires.

En février dernier, l’organisme a déposé plainte pour escroquerie et "tromperie aggravée"; il vient donc de demander aux juges chargés de l’enquête d’imposer aux laboratoires Servier le versement de 255 millions d’euros en garantie de futurs dédommagements. Ce montant prend en compte les sommes indûment déboursées par l’Assurance maladie à partir de l’an 2000 jusqu’à l’interdiction du Mediator en 2009.

Les dommages et intérêts pourrait avoisiner le milliard d’euros...

Pourquoi l’année 2000 ? parce que, selon l’Inspection générale des affaires sociales, le médicament aurait dû être retiré du marché en 1999.

Mais les laboratoires Servier, s’ils étaient reconnus coupables, pourraient devoir payer une note beaucoup plus salée à l’Assurance maladie ainsi qu’aux mutuelles. Tout va dépendre de la date à partir de laquelle l’éventuelle escroquerie sera établie. Si elle est avérée dès 1976, année où le Mediator est arrivé sur le marché, le montant des dommages et intérêts pourrait avoisiner le milliard d’euros.

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