Quelque 5 millions de personnes en France ont consommé du Médiator, un médicament initialement proposé aux diabétiques mais fortement prescrit pour perdre du poids, et mis sur le marché entre 1976 et 2009.
L’Etat a choisi de mettre en place un fonds d’indemnisation public de 5 millions d’euros dans un premier temps pour dédommager les victimes des effets secondaires de ce médicament, qui a été directement mis en cause dans des problèmes cardiaques des patients.
C’est l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux, l’Oniam, qui aura la charge de ce dispositif pour tous ceux qui attribuent leur pathologie : valvulopathies et hypertension artérielle pulmonaire, à ce médicament, après un passage devant un comité d’experts médicaux.
Quelle responsabilité pour l’Agence du médicament ? ...
Si le laboratoire Servier, fabriquant du Médiator, refuse l’indemnisation, l’Oniam interviendra pour le paiement des plaignants dans un délai entre 6 mois et un an et saisira la justice. Le laboratoire devra alors verser une pénalité.
Dans le texte, le premier responsable reste le laboratoire Servier. Toutefois, les médecins, considérés comme « acteur de santé » pourraient être appelés dans le cadre de cette procédure par les victimes. Quant à l’Agence du médicament qui a permis la commercialisation du Médiator et surtout laissé pérenniser cette situation, le texte ne prévoit rien….
Du côté du laboratoire incriminé, les avocats estiment que la présomption d’innocence n’a pas été respectée notamment par l’Etat français.