Destiné à l'origine à des malades chroniques, les diabétiques en surpoids, le Médiator a toujours été remboursé au taux le plus élevé. C'est ce qui a coûté 879 millions d'euros en 33 ans à la collectivité. En réalité, surtout utilisé comme simple coupe-faim, le Médiator n'aurait jamais du être autant pris en charge.
Détourné de son usage premier, il a par ailleurs engendré de terribles complications, notamment sur le plan cardiaque, pour un coût là encore exorbitant : 315 millions d'euros. On comprend mieux pourquoi la Caisse nationale d'assurance maladie attaque aujourd'hui les laboratoires Servier pour escroquerie et tromperie aggravée.
Au passage, cette dernière a d'ailleurs découvert que le Médiator n'avait quasiment jamais été délivré en milieu hospitalier, ce qui met en évidence l'influence des visiteurs médicaux employés par Servier sur les praticiens libéraux.
La note finale sera salée : le chiffre d'un milliard deux cent millions d'euros n'est en effet qu'une première approximation. L'Assurance maladie n'a pas terminé ses comptes : elle doit encore calculer le coût des arrêts de travail, des primes d'invalidité, des consultations et des échocardiographies engendrés par la prise du médicament.