Le procédé est classique et a été déjà utilisé par le passé. Un industriel reconnu coupable propose d’indemniser les victimes et il s’assure en échange qu’aucune poursuite ne sera engagée à son encontre. Il espère contenir ainsi le nombre de procès intenté par les victimes et surtout limiter les dégâts financiers.
Avec cette annonce, au moins « le groupe reconnait sa faute et sa responsabilité » indique le Dr Courtois, président d’une association de victime qui a déposé 116 plaintes contre Servier pour blessures et homicides involontaires. Mais beaucoup y voit au mieux une opération de communication « assez perverse », comme le député Gérard Bapt, président de la commission parlementaire qui enquête sur cette affaire.
Pour le docteur Irène Frachon, qui a révélé le scandale, Servier « tente de renoncer à la justice en brandissant de l’argent ».
Le sentiment d'Irène Frachon est partagé par des victimes et par l’association de consommateur UFC Que Choisir qui se déclare «scandalisée» par la proposition. Pour l'association c'est de toute façon l'Etat français qui doit avoir le contrôle du fonds d’indemnisation et pas l’industriel.
Cette initiative du groupe a donc bien peu de chance d'améliorer en quoique ce soit une image considérablement ternie par cette affaire et par sa gestion.