Depuis le début de l'accident nucléaire, les yeux sont rivés sur le refroidissement des réacteurs de la centrale régulièrement arrosés par des milliers de tonnes d'eau pour tenter de les refroidir. Depuis quelques jours le risque d'accident majeur vient de l’eau elle-même, versée en urgence.
Le réchauffement de 4 des 6 réacteurs lié à la panne des mécanismes de refroidissement menace toujours les coeurs des réacteurs qui pourraient fondre, entraînant un percement des cuves par le combustible -dont de l'uranium et du plutonium- et la pénétration de ce combustible dans le sol.
Il se trouve qu'actuellement l’eau a désormais envahi la salle des machines de 4 réacteurs et bloque les travaux qui permettraient de reprendre le contrôle de la situation au sein de la centrale de Fukushima Daichi : de l’eau de mer, pour partie, et l’eau douce -qui fait fonctionner les réacteurs en temps normal- ont envahi les tunnels techniques et les puits de la centrale. Une fois contaminée en iode et en césium cette eau est allée à son tour contaminer la mer, toute proche, ainsi que le sol.
Le niveau de radioactivité de l'eau dans laquelle pataugent les employés est mortel
Des traces de plutonium ont été trouvées à proximité de la centrale. Elles sont « sans danger (pour la santé) », selon le vice-président de TEPCO. Pourtant la fuite vient probablement du réacteur 3 de la centrale, c'est-à-dire le seul qui utilise du plutonium dans son combustible ... Une preuve que les combustibles d'au moins un des réacteurs ont fondu.
Malgré les inondations, les équipes de Tepco -l’exploitant de la centrale- aidées par les militaires et les pompiers continuent de travailler sans relâche au rétablissement des systèmes électriques des réacteurs, à l’intérieur de la centrale. Une entreprise particulièrement complexe et dangereuse puisque le niveau de radioactivité de l'eau dans laquelle ils pataugent est mortel.
Les techniciens cherchent également, maintenant, à évacuer l'eau contaminée pour pouvoir reprendre le refroidissement, avec de l’eau douce, des réacteurs qui fument toujours.