La radioactivité au cœur de l’inquiétude des Japonais

La découverte de niveaux élevés de radioactivité dans l'eau de mer prés de la centrale de Fukushima-Daichi suscite à travers tout le Japon une psychose chez les consommateurs de poissons et de fruits de mer. Et une peur non moins grande chez les pécheurs du nord-est du Japon, déjà condamnés au chômage par le séisme et le tsunami qui ont dévasté leur région, le 11 mars 2011. Dimanche 27 mars 2011, le niveau de radioactivité relevé au large de la centrale était plus de 1 800 fois supérieure à la norme.

Avec notre correspondant à Morioka, Frédéric Charles

Déjà dans le nord-est du Japon, dans la ville de Morioka, les poissons et fruits de mer sont vendus dans certains supermarchés, moitié moins cher.

Les détaillants de la ville à 300 km au nord de Tokyo redoutent que le gouvernement n’interdise leur vente, depuis que de l’eau de mer a été rendue radioactive par la centrale de Fukushima.

« Personne, ou presque, n’achètera nos poissons et nos fruits de mer. Du moins, ceux provenant du nord-est du Japon, proche de la centrale, en raison des risques de contamination », dit une vendeuse d’un supermarché de Morioka.

Au bord du Pacifique, sur la côte détruite par le séisme et le tsunami, à 60 kilomètres de la ville, des pécheurs ont tout perdu : leur bateau, leur maison, leur gagne-pain.

Ils redoutent désormais que cette mer, rendue radioactive, ne les condamne à disparaître à leur tour.

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