Le ministère des Affaires étrangères iranien a réclamé jeudi matin 26 mars la cessation immédiate de toutes les opérations militaires de la coalition des pays du Golfe. Il dénonce une violation de la souveraineté nationale du Yémen. Téhéran condamne une opération « dangereuse » qui risque d'empêcher un règlement pacifique de la crise yéménite.
Mais dans le même temps, l'Iran met clairement en garde son grand rival. L'Arabie saoudite est « irresponsable », a déclaré le président de la commission parlementaire sur la Sécurité nationale, Alaeddine Boroujerdi. Elle a, selon lui, attisé les flammes d’une nouvelle guerre dans la région. Or la guerre ne se limite jamais à un seul endroit, et la fumée de ce feu entrera dans les yeux de l’Arabie saoudite.
L'Iran, qui est accusé de fournir des moyens militaires sophistiqués aux Houthis, dénonce par ailleurs le rôle des Etats-Unis et rejette sur Washington la responsabilité d'une « nouvelle crise dans le monde musulman », après l'Irak, la Syrie, l'Afghanistan.
La rivalité entre l'Iran chiite et l'Arabie sunnite est millénaire, leur affrontement par combattants interposés n'est pas nouveau non plus. Mais avec le Yémen il se fait plus frontal car l’Arabie saoudite a toujours considéré le Yémen comme une affaire intérieure.