Les miliciens chiites Houthis, alliés à des militaires restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, ne sont plus qu'à une trentaine d'Aden, la grande ville du sud où le président déchu et quelques ministres avaient trouvé refuge. Le bruit continue de courir sur le fait que le président Abd Rabbo Mansour Hadi aurait pris la fuite.
En tous cas, l'avancée des Houthis semble inexorable depuis septembre dernier, depuis qu'ils ont pris Sanaa, la capitale. Dans la perspective d'un assaut, des habitants d'Aden ont pris un dépôt pour récupérer des armes pour défendre la ville. Les rebelles houtis pour leur part viennent en outre de capturer le ministre yéménite de la Défense qui a été aussitôt mis sous les verrous.
Auparavant les Houthis avaient pris le contrôle d'une grande base aérienne, celle d'Al-Anad, désertée la semaine dernière par des militaires américains qui y étaient stationnés. Le président en fuite ou caché dans un lieu secret avait sollicité les monarchies sunnites du Golfe pour une «intervention militaire» contre les Houthis, proches de l'Iran.
Mouvements aux frontières du Yémen avec l'Arabie saoudite
L'Arabie saoudite est en train de regrouper des troupes et du matériel militaire lourd, notamment de l'artillerie, dans des zones situées près de sa frontière avec le Yémen, selon des responsables américains. Ces mouvements font suite à l'avancée vers le sud du Yémen des Houthis, soutenus par l'Iran.
Après avoir conquis Sanaa, la capitale, les rebelles houthis sont à deux doigts à présent de prendre Aden, la grande ville du sud où s'est réfugié le président déchu Abd Rabbou Mansour Hadi, le mois dernier. Selon plusieurs sources, le président aurait fui le pays, probablement pour l'Arabie voisine, mais d'autres sources démentent l'information.
L'Arabie saoudite en tout cas accuse l'Iran de semer la discorde entre les communautés au Yémen en soutenant les Houthis. Le royaume wahhabite qui partage 1 800 km de frontières avec le Yémen, n'est pas à l'abri d'un débordement du conflit sur son sol et notamment dans sa province orientale d'Ach-Charkiya, dont la population est en partie chiite et où se trouvent les plus riches gisements pétroliers du royaume.