Des combattants houthis sont entrés dans le port d'al-Moukha et se rapprochent à présent d'Aden. Tout en menaçant la seconde ville du pays, les rebelles sont donc en passe de contrôler le détroit de Bab el-Mandeb sur la mer Rouge par où transitent de grandes quantités de pétrole en partance vers l'Occident.
A l'Est, les combattants chiites ont pénétré dans Dhaleh. Ils se sont également emparés de la ville de Kirsh, située près de 100 kilomètres au nord d'Aden et non loin d'une base aérienne, toujours entre les mains des forces fidèles au président Abd Rabbo Mansour Hadi.
Dans la province de Taëz, des affrontements ont éclaté entre manifestants anti-houthis et des militaires dans le village de Turba. Les soldats ont ouvert le feu et tué au moins quatre manifestants et blessé plusieurs autres, selon des sources hospitalières.
Mohammed al-Boukhaïti, un des responsables du mouvement houthi, a assuré mardi que l'objectif n'était pas de s'emparer d'Aden, mais de défendre le pays contre les combattants islamistes. « Nous estimons que ce qui se passe aujourd'hui est de l'autodéfense et la défense de notre société », a-t-il déclaré, en accusant le président yéménite Abd Rabbou Mansour Hadi de s'être allié aux Frères musulmans, aux salafistes et à al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa). Des accusations rejetées par les monarchies du Golfe, qui accusent l'Iran de soutenir les Houthis qui constituent une minorité au Yémen.
Les voisins du Yémen, les monarchies sunnites, ont annoncé qu'ils prendront les mesures nécessaires pour protéger la région contre l’« agression » des milices chiites houthis au Yémen en l'absence de solution politique. De son côté, le président Abd Rabbo Mansour Hadi tente d'organiser la résistance. Il a lancé une campagne de recrutement de 20 000 soldats pour pallier la faiblesse de ses troupes.