Avancée des rebelles aux Yémen: les pays du Golfe ne s’engagent pas

Le camp du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi a réclamé ce mercredi une intervention militaire arabe « urgente » pour empêcher la prise d'Aden par des forces rebelles. L'étau s'est fortement resserré sur la grande ville du sud, fief du président et du gouvernement reconnus par la communauté internationale.

Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, qui s’est réfugié à Aden après la chute de Sanaa, a dû quitter sa résidence sous la pression des attaques des rebelles houthis. Jennifer Psaki, porte-parole du département d’Etat, l’a confirmé lors d’une conférence de presse. « Nous avons été en contact avec lui. Il n’est plus dans sa résidence », a-t-elle déclaré. Avant d’ajouter qu’elle n’était « pas en mesure de confirmer d’autres détails concernant le lieu où il se trouve ».

Ces dernières heures, les milices chiites houthis, ainsi que des forces alliées à ces milices, ont accentué la pression sur Aden. Ce mercredi, ils se seraient emparés de l’aéroport international de la ville.

Certains craignent désormais une guerre civile. C’est le cas notamment du ministre yéménite par intérim des Affaires étrangères. Il appelle d’ailleurs à l’aide les monarchies sunnites du Golfe et dit craindre « une domination de l’Iran sur toute la région ».

Le Conseil de coopération du Golfe ne se prononce pas

Mais ces derniers ne se sont pas prononcés à ce sujet pour l'instant. Le Qatar s'est positionné en faveur du dialogue, nous rappelle notre correspondante à Doha, Laxmi Lota. L'Emirat s'est dit prêt à accueillir la « conférence de réconciliation inter-yéménite » proposée par Riyad. Des discussions largement compromises vu la situation au Yémen. L'Emirat, qui assure actuellement la présidence du Conseil de coopération du Golfe, ne s'est pas prononcé sur l'option militaire.

Sur la chaîne satellitaire al-Jazeera, un analyste rappelle que le Yémen n'est pas Bahreïn. Si le système de défense commun des pays du CCG était intervenu en 2011 dans le royaume pour contrer le soulèvement chiite, la situation au Yémen est « trop complexe », selon lui.

L'Arabie saoudite a pour sa part vérifié l'état de ses installations militaires à sa frontière avec le Yémen. Les pays du Golfe craignent pour leur sécurité. Mais ils attendent peut-être le sommet annuel de la Ligue arabe ce samedi à Charm el-Cheikh pour se prononcer sur une aide militaire.

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