L'alliance inédite du chef religieux chiite Moqtada Sadr et des communistes sur un programme anticorruption (La marche pour les réformes) arrive en tête dans six des 18 provinces et en seconde position dans quatre autres selon des résultats partiels officiels communiqués dans la nuit de dimanche 13 à lundi 14 mai.
L'Alliance de la Conquête, une liste d'anciens du Hachd al-Chaabi, supplétif crucial de l'armée dans la victoire contre le groupe Etat islamique (EI), prend la tête dans quatre provinces. Cette liste, qui compte de nombreux responsables proches de l'Iran, est en seconde position dans huit autres provinces.
Le Premier ministre Haïder al-Abadi, soutenu par la communauté internationale, est devancé dans toutes les provinces à l'exception de celle de Ninive, dont le chef-lieu est Mossoul, l'ancienne « capitale » de l'EI où Haïder al-Abadi avait annoncé la « libération » en juillet 2017.
Dans un premier temps, différents responsables politiques avaient placé le Premier ministre sortant en tête, lui attribuant une soixantaine de sièges. Ces chiffres peuvent toutefois encore varier car ils ne tiennent pas compte des votes de près de 700 000 membres des forces de sécurité irakiennes, ainsi que des bulletins des près d'un million d'Irakiens vivant à l'étranger.
Retour en force
Moqtada Sadr s’était retiré de la vie politique en 2014 et ces résultats, bien que partiels, marquent aujourd’hui son retour en force.
Le chef religieux a fait en sorte de dépasser les clivages confessionnels et même idéologique pour réunir les compétences de tous bords. Son programme durant la campagne électorale était prinpalement axé sur la lutte contre la corruption.