Avec nos envoyés spéciaux à Bagdad, Sami Boukhelifa et Richard Riffonneau
Un boîtier bleu, un écran tactile, un lecteur de carte et un scanner d’empreintes digitales, Mostafa Sahab, est le responsable du vote électronique dans le quartier de Mansour à Bagdad. Pour lui, c’est un premier pas vers la modernité dans un pays en reconstruction.
« Regardez, il suffit de mettre la pièce d’identité ici et les données personnelles de l’électeur apparaissent. Regardez ce qui s’affiche : cette personne a le droit de voter. Madame, mettez l’index de votre main gauche ici. Voilà, prenez un bulletin et allez dans l’isoloir. »
Le bout du doigt noirci par l’encre, c’est la preuve de vote. Ali Hussein est séduit par ce nouveau système. « Voter, c’est un devoir, nous le faisons pour l’Irak. Et le vote électronique, c’est tellement plus simple. Les Irakiens doivent se mobiliser pour l’avenir de leur pays. C’est important, ce vote va nous ouvrir les portes du changement. Nous voulons voir de nouveaux visages à la tête du pays ».
Pourtant à l’extérieur du bureau tous ne peuvent pas en dire autant. Le jeune Karim Hamdallah a été refoulé. « Voilà ma pièce d’identité. A l’intérieur ils me disent : " ton nom n’est pas sur nos fichiers ". Les autorités doivent corriger ça », dit-il.
Finalement, le jeune homme repart, déçu. Comme beaucoup d’Irakiens, il attendait impatiemment ce rendez-vous électoral considéré comme un tournant pour l’Irak.