Elections législatives en Irak: un taux de participation très faible

Un rendez-vous électoral peut-être manqué en Irak. Moins d'un électeur sur deux s'est rendu ce samedi 12 mai aux urnes, la participation a atteint 44,52%, a annoncé ce soir la commission électorale. Les principales craintes des autorités étaient sécuritaires avec les risques d’attentats. Finalement tout s’est bien passé à ce niveau-là, mais les Irakiens ont boudé les urnes de ces élections législatives considérées pourtant comme importantes pour l’avenir du pays.

Avec nos envoyés spéciaux à Bagdad,  Sami Boukhelifa et Richard Riffonneau

Avec à peine 44% de votants, le taux de participation est assez faible. Plus faible que lors des dernières élections législatives de 2014. Il y a quatre ans, la participation avait atteint les 60%. Le scrutin avait pourtant été marqué par des attaques terroristes. Cette fois-ci, a contrario, malgré le calme relatif qui règne actuellement dans le pays, la population ne s’est pas mobilisée.

« On ne peut pas forcer les gens à voter, mais les Irakiens devraient se mobiliser davantage pour élire de nouveaux dirigeants », estimait Yasser Wafi à la mi-journée ce samedi. Cet électeur confiait alors avoir du mal à comprendre l’absence d’engouement de ses concitoyens. « Les dirigeants actuels n’ont rien fait pour nous. La vie est dure. Il y a pourtant des candidats compétents issus de la société civile qui pourraient nous sortir de cette crise. »

Mais cette situation s’explique par la lassitude des Irakiens et l’abstention est un message qu’ils adressent à leurs dirigeants jugés corrompus. Ce désintérêt a aussi une autre raison : l’Irak dévasté par quinze années de guerre ne croit plus au changement.

Pourtant durant cette dernière semaine avant le vote, nombre d’Irakiens rencontrés ici ont fait part de leur espoir. « C’est un nouveau départ pour le pays », confiaient-ils. Pour Amel Jassem par exemple, ce scrutin était une chance, une occasion à ne pas manquer.

« Nous avons des richesses en Irak qui suffiraient à faire vivre plusieurs générations. Les Irakiens doivent se battre pour améliorer leur niveau de vie. Au lieu de cela on ne fait rien et nos enfants se retrouvent à mendier dans la rue au lieu d’aller à l’école. »

La Haute commission électorale prévoit les résultats dans un délai maximum de 48 heures. On en saura donc davantage lundi. Il sera ensuite question de la formation d’un gouvernement. Ce sera alors l'occasion de voir si les alliances constituées pour ce scrutin ont une base solide ou s’il s’agissait juste d’alliances de circonstance.

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