« Il faut qu'ils (les Etats-Unis) se retirent immédiatement de Minbej », a déclaré ce vendredi le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu, au huitième jour de l'offensive lancée par la Turquie contre les forces kurdes dans la région d'Afrin, à une centaine de kilomètres de là.
Plusieurs centaines de militaires américains sont actuellement déployés à Minbej, tenue par la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG). Considérés comme « terroristes » par Ankara, les YPG sont alliés avec Washington dans la lutte contre le groupe Etat islamique.
Or Minbej se trouve dans ce « corridor de sécurité » de 30 km à l’intérieur du territoire syrien que les forces turques veulent mettre en place afin d'« écraser comme un rouleau compresseur » toute menace, selon les mots de Recep Tayyip Erdogan.
La mise en garde lancée ce samedi confirme encore un peu plus qu'Ankara est bien décidée à déployer ses troupes non seulement à Afrin, mais plus à l'est, comme l'a annoncé hier le président turc. « Jusqu'à la frontière irakienne », a-t-il même déclaré, rappelle notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette.
Cet avertissement est également un nouvel élément de discorde entre Ankara et Washington, trois jours après un entretien téléphonique entre Recep Tayyip Erdogan et Donald Trump qui n'avait rien donné. Ankara et Washington livrant même des versions totalement différentes de cette conversation.
La présidence turque affirme ce samedi que les Etats-Unis se seraient engagés à ne plus fournir d'armes aux forces kurdes. Un engagement qui n'a été ni confirmé, ni infirmé pour l'instant, par les Américains.