Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul
Des milliers de manifestants de toutes les tendances politiques étaient réunis samedi place Rabin à Tel-Aviv sous le signe de l'unité nationale. Ils appellent à un changement de ton, à un dialogue moins violent. Une manifestation organisée par Ziv Shilon, un réserviste grièvement blessé lors de l'opération israélienne Barrière de protection en juillet 2014 dans la bande de Gaza. « On peut penser ce que l'on veut. On peut tout dire, mais il y a des façons de le faire. Il faut utiliser la voie pacifique, pas celle du meurtre », estime-t-il.
Menaces contre le chef d'état-major
Fait sans précédent, ce dimanche, d'anciens gradés des forces de sécurité vont eux aussi manifester. Ils entendent apporter leur soutien au général Eizenkot, le chef d'état-major de l'armée israélienne cible de l'animosité des soutiens du sergent franco-israélien Elor Azaria. « Le monde est à l'envers », affirme Alik Ron, ancien général de la police et organisateur de la manifestation. « Dans la plupart des pays, la menace contre l'Etat de droit, contre la démocratie, la liberté, provient des forces de sécurité. En Israël, tout est à l'envers et c'est le chef d'état-major qui s'impose avec beaucoup de courage en gardien des libertés. »
La police israélienne a arrêté dans la soirée de samedi un militant qui avait proféré des menaces contre le chef d'état-major, lui promettant un sort similaire à celui d'Itshak Rabin, le Premier ministre israélien assassiné en 1995. D'autres arrestations ont ensuite eu lieu, dont sept personnes qui avaient manifesté à Jérusalem devant la résidence du président Reuven Rivlin.
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