Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Située à trente kilomètres à l’est d’Alep, al-Bab, qui compte 100 000 habitants, est convoitée par tous les acteurs du conflit syrien.
Pour la Turquie, il s’agit d’élargir à trente kilomètres la zone de sécurité qu’elle s’emploie à créer le long de sa frontière avec la Syrie. La prise d’al-Bab lui permettra d’empêcher la jonction entre les forces kurdes dans le Nord syrien. Pour les Kurdes, la conquête de cette ville les rapprocherait davantage de leur fief de Efrin, au nord-ouest. Enfin, pour le régime, al-Bab constitue un verrou stratégique pour mieux défendre la ville d’Alep, qui reste vulnérable sur son flanc est.
A ce stade, c’est la Turquie qui est la mieux placée, puisque les groupes qu’elle soutient ne sont plus qu’à deux kilomètres de la ville. Les forces kurdes se trouvent, elles, à quinze kilomètres à l’est, et l’armée syrienne à dix kilomètres au sud d’al-Bab.
Les troupes gouvernementales ont acheminé, ces dernières semaines, d’importants renforts dans cette région. Elles ont repris au groupe Etat islamique plusieurs avant-postes, et ont annoncé leur intention de poursuivre leur progression. Damas a même menacé, le 20 octobre, d’abattre les avions turcs s’ils survolaient le Nord syrien.
La Russie a bien tenté de persuader Ankara de ne pas trop s’approcher de ce front, mais pour l’instant, il semble qu’elle n’a pas été écoutée par la Turquie.