Avec notre envoyée spéciale à Bartella, Anastasia Becchio
A l’entrée de son église, au milieu des gravats et des croix en pierre brisées, Monser exhibe fièrement une statue en porcelaine de la Vierge. Elle a été rapportée de France par des membres de l’association d’aide aux chrétiens L’Œuvre d’Orient. Celle qui trônait jusqu’en juin 2014 dans une petite grotte dans le jardin du presbytère est éparpillée en morceaux. « Elle vient de Lourdes. Elle est très belle. Ça nous procure une force intérieure pour revenir ici, reconstruire nos maisons, se réjouit Monser. C’est peut-être un message qu’elle nous envoie en nous disant d’être plus forts ».
Pour la cérémonie de bénédiction de cette nouvelle statue, l’assistance est très réduite. Peu de personnes sont autorisées à pénétrer dans Bartella, où toutes les rues et maisons n’ont pas été déminées. « C’est la première fois que je viens dans un village où Daech est passé et on voit que sur tous les lieux chrétiens, ils sont venus saccager, détruire les bibliothèques, les statues, les signes religieux, témoigne Pierre, un Français de l’association humanitaire HNRO. Là, la cérémonie de remise de la vierge, c’est un beau symbole pour le retour de la foi et de l’espérance dans un de ces villages qui a subi les horreurs de Daech. »
Régulièrement, des déflagrations entendues au loin viennent troubler la quiétude de la ville fantôme. A 15 km de là, les combats pour reprendre Mossoul aux islamistes sont loin d’être terminés.