Avec notre correspondante à Montréal, Pascale Guéricolas
Les collègues d'Homa Hoodfar à l'université Concordia de Montréal refusent qu'on oublie cette anthropologue bien loin des salles de cours cette année. Ils ont déjà recueilli plus de 5 000 signatures d'universitaires à travers le monde pour réclamer le retour de la chercheuse née en Iran.
Partie au printemps dernier pour rencontrer sa famille, elle a été interrogée pendant deux mois par les Gardiens de la révolution sur les droits des femmes. Puis la professeure s'est retrouvée en isolement dans une cellule de la prison d'Evin, près de Téhéran.
Pour l'instant, sa famille et ses proches ignorent les motifs de l'incarcération de cette sexagénaire à la santé fragile, qui a dû être hospitalisée quelques jours.
Françoise Naudillon, du Syndicat des professeurs de l'université Concordia, s'inquiète pour la liberté d'expression des chercheurs. « Nous sommes tous bouleversés par l’histoire d’Homa, parce qu’on se sent la possibilité un jour peut-être de vivre la même épreuve », explique-t-elle.
Les chercheurs des universités montréalaises mettent en commun leurs carnets d'adresses pour tenter de mobiliser l'opinion publique. De son côté, le gouvernement canadien tente de négocier avec les autorités iraniennes. En l'absence d'une représentation diplomatique du Canada à Téhéran, ce sont les Italiens qui joueraient les intermédiaires.