Syrie: le régime et les forces kurdes concluent un cessez-le-feu à Hassaké

Après une semaine de combats meurtriers, le régime syrien et les forces kurdes ont conclu ce mardi 23 août un accord de cessez-le-feu à Hassaké, dans le nord-est du pays. L’accord, conclu sous les auspices des responsables militaires russes, dans la base de Hmeimim, à Lattaquié, a été annoncé par les Kurdes et la télévision officielle syrienne.

Les combats à Hassaké ont fait ces derniers jours 29 morts, dont 15 enfants, selon des sources locales. L'accord de cessez-le-feu de ce mardi 23 août prévoit que les forces du régime et les combattants kurdes se retirent de la ville, mais celle-ci restera contrôlée par la police kurde. Le caractère provisoire de l’accord n’a pas empêché des centaines de familles, qui avaient fui les combats de Hassaké, de retourner chez eux.

Joint par RFI, un représentant kurde syrien estime que ce cessez-le-feu consacre en fait le recul du régime dont la présence est désormais symbolique dans cette province du nord-est où les Kurdes syriens ont ces dernières années progressivement établi leur administration sur les zones qu'ils contrôlent. Dans le chaos syrien, les Kurdes poursuivent ainsi avec constance leur objectif d'autonomie. Ils avaient jusqu'à présent généralement évité la confrontation avec les forces du régime de Bachar el-Assad.

L’accord de cessez-le-feu ne prévoit pas un retour au statu quo ante, comme l’exigeait le gouvernement syrien. Les forces kurdes, qui ont pris le dessus sur le terrain, ont pu conserver certains acquis militaires, explique notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh. L’armée régulière syrienne et sa force supplétive, l’Armée de défense nationale, devront ainsi se retirer de la ville de Hassaké. La présence militaire du régime sera limitée aux services de sécurité et à la police, dans des périmètres bien déterminés, au centre-ville et dans les quartiers sud.

Réussite russe

En revanche, Damas a refusé d’officialiser les administrations parallèles, mises en place par les Kurdes, dans le cadre de leur projet fédéral. Les Kurdes, eux, se sont engagés à lever le siège imposé aux zones sous le contrôle du régime, et à ouvrir la route menant à la ville de Qamichli, près de la frontière avec la Turquie.

Le cessez-le-feu est à mettre à l’actif de la Russie, qui montre son influence aussi bien auprès des Kurdes que du régime. Mais il ne s’agit pas d’un accord définitif, car en fin de compte, les intérêts des deux parties sont divergents : le régime veut conserver l’intégrité territoriale de la Syrie alors que les Kurdes militent pour un système fédéral.

Les Kurdes de Syrie sont aussi en pointe dans la lutte contre le groupe Etat islamique. Ils sont pour cela armés et soutenus par les Etats-Unis, dans le cadre de la coalition internationale qui combat l'organisation jihadiste. L'aviation américaine est d'ailleurs intervenue ces derniers jours pendant les combats à Hassaké afin de défendre les forces spéciales présentes au sol aux côtés des combattants kurdes syriens.

Partager :