Les habitants d’Alep, la grande métropole du nord autrefois deuxième ville de Syrie, ont subi un nouveau déluge de feu. Selon un témoin contacté par RFI, depuis 24 h des bombardements aléatoires visent la partie ouest de la ville de la cité, contrôlée par l’armée syrienne.
« La situation est très mauvaise à cause de ces combattants armés, mercenaires, destructeurs. Ils pilonnent la ville d’Alep. L’armée syrienne avait décrété une trêve à l’occasion de l’Aïd. Mais ces combattants armés ont violé le cessez-le-feu. Ils bombardent les différents quartiers de la ville, explique Elia Kajamini, un habitant d’Alep. Ils ont tué 40 personnes et fait plus de 250 blessés, majoritairement des femmes et des enfants [qui étaient dans les rues] à l’occasion de l’Aïd. Ils ont commis un carnage. Ce sont des terroristes qui visent Alep, mais nous ne comprenons pas pourquoi ils s’en prennent aux civils. En quoi les civils sont responsables de quoi que ce soit ? Nous vivons dans cette situation depuis cinq ans. Bien sûr notre ville a déjà été bombardée, nous avons vécu des périodes sombres, mais ces derniers bombardements ont vraiment fait beaucoup de dégâts. »
Tout a basculé à quelques heures de la fin de la trêve qui devait durer trois jours, de mercredi à vendredi. Le régime syrien avait été clair : l’arrêt des combats exclut les jihadistes. Seulement, les forces de Bachar el-Assad considèrent tous les groupes rebelles sur le terrain comme des groupes affiliés à l’organisation Etat islamique ou à al-Qaïda. Dans la région d’Alep, une multitude de groupes évoluent sur le terrain et la proximité parfois entre combattants de l’opposition modérée et jihadistes permet au régime syrien de mettre tout le monde dans le même panier, et donc de justifier de violents bombardements même durant les périodes de trêve.
L’armée a donc lancé une offensive contre Alep-est. En quelques heures, elle est parvenue à prendre la route du Castello et priver les rebelles de cet axe routier stratégique pour leur approvisionnement. Ces insurgés se retrouvent désormais pris au piège, assiégés et avec eux une population de 200 000 civils. En représailles, la rébellion a de nouveau pointé ses canons en direction d’Alep-ouest et a pilonné plusieurs quartiers.