En difficulté sur le terrain, le groupe EI envisage de changer de stratégie

Confronté à des reculs militaires en série depuis le début de l’année en Syrie, en Irak et en Libye, le groupe Etat islamique commence à revoir sa propagande. Son porte-parole évoque désormais la possibilité de perdre le contrôle des villes actuellement sous sa coupe et d’un retour à la clandestinité. Tout en menaçant, en représailles, de nouveaux attentats.

Dans sa propagande, le groupe Etat islamique parle souvent de ses victoires, beaucoup plus rarement de ses défaites. Apres son expansion entre 2014 et 2015, les reculs s’accumulent en 2016 pour l’EI sur presque tous les fronts. Sous la pression des bombardements de la coalition, le groupe a perdu Ramadi en février, la capitale de sa province irakienne de naissance d’al-Anbar et depuis fin mai, il subit une offensive d’envergure contre Fallouja.

 → A (RE)LIRE : Irak: le Premier ministre reporte l'assaut sur Fallouja

En Syrie, la ville symbole de Palmyre a été reprise par le régime tandis que les Kurdes se sont emparés de Shadadi coupant le dernier axe direct entre Mossoul et Raqqa, menacée au nord par une offensive kurde. Même en Libye, son fief de Syrte est aujourd’hui menacé.

Son fameux slogan « baqiya wa tatamaddad » (« demeurer et s’étendre ») est mis à mal. Une réalité prise en compte par son porte-parole officiel. Dans son dernier message daté du 22 mai, le Syrien Abou Mohammed al Adnani évoque pour la première fois la possibilité de devoir quitter les villes et retourner à la clandestinité du désert irakien comme avant 2014.

« Mais seront nous défaits si vous reprenez Mossoul, Raqqa et Syrte ?, demande-t-il. Oh que non. » Il assure que même sans territoires, l’EI ne disparaitra pas. En représailles, Adnani appelle d’ailleurs ses partisans à faire du ramadan un mois sanglant pour les pays de la coalition.

Partager :