Selon l'ONU, environ 8 000 habitants, dont 500 enfants vivent à Daraya et sont au bord de la famine. Pawel Krzysiek, le porte-parole du CICR, qui était sur place, évoque la situation dans cette ville assiégée : « C'est un endroit très particulier. Après tant de souffrance, la population garde l'espoir. C'est impressionnant. Malgré toutes les difficultés, des journées et des nuits passées dans des abris souterrains, malgré les énormes destructions que la ville a subies, les gens restent positifs. Ils essayent de trouver un peu de nourriture, ils cultivent quelques légumes, mais c'est très insuffisant. Ils partagent ce qu'ils ont entre eux ».
« Les employés de l'hôpital que nous avons visités nous ont vraiment impressionnés, continue Pawel Krzysiek, car avec des moyens très limités et presque pas de médicaments, ils arrivent à sauver des vies. Mais bien sûr, on peut voir que les gens ne mangent pas à leur faim. Ce qu'on a constaté en fait c'est une énorme détresse humanitaire. Les gens vivent dans l'insécurité permanente, il y a très peu de nourriture et de matériel médical, et pourtant la population est incroyablement positive. Elle nous a accueillis les bras ouverts, avec le sourire. Les gens étaient heureux de nous voir. La seule chose qu'ils nous ont demandé, c'est, "s'il vous plaît, apportez-nous à manger, le plus vite possible car c'est de nourriture dont nous avons le plus besoin" ».
Un cessez-le-feu pour le ramadan ?
Dans le reste du pays, les combats se poursuivent et l'opposition syrienne réclame un cessez-le-feu général à l'occasion du ramadan. La période du jeûne musulman doit débuter la semaine prochaine et elle pourrait être propice à un arrêt des combats. C'est du moins ce qu'affirment les membres de l'opposition dans un courrier adressé à l’ONU. « Nous avons demandé aux Nations unies une trêve dans les secteurs contrôlés par les parties à même de la respecter - le régime et l'opposition, a indiqué Basma Kodmani, l'une des porte-parole du Haut comité des négociations (HCN), car le mois de ramadan a une signification pour l’ensemble des Syriens »
Mais comment faire respecter cette trêve, puisque les dernières tentatives ont finalement échoué ? Pour Basma Kodmani, « c’est plus de détermination, plus de pression de la part de la Russie en particulier qui ne peut pas se rendre complice d’une stratégie qui consiste à affamer les populations. Que Moscou entende cela. Est-ce que les dirigeants russes sont sensibles à cette question ? C’est là-dessus que nous mettons quelques espoirs, que la Russie puisse exercer des pressions car elle est certainement en position de le faire ».