Des milliers de manifestants, la plupart partisans du puissant dignitaire chiite Moqtada Sadr, ont réussi à occuper brièvement le bureau du Premier ministre Haïdar al-Abadi, situé dans la Zone verte, la zone de Bagdad ultra sécurisée, interdite donc au public, où se trouvent l'essentiel des institutions irakiennes.
Faisant fi des grenades lacrymogènes, des bombes assourdissantes et des tirs à balles réelles, la foule a réussi à pénétrer dans le bureau du Premier ministre. Certains ont posté sur les réseaux sociaux des photos du bureau ainsi que de la salle de réunion du gouvernement.
Haïdar al-Abadi est sorti de ses gonds et a déclaré que « prendre d'assaut des institutions de l'Etat (...) ne peut être accepté » avant de donner l'ordre de déloger les intrus. Réaction de Moktada Sadr : « aucune partie n'a le droit d'empêcher des manifestations pacifiques, sinon, la révolution prendra une autre forme ».
Le leader chiite et ses partisans réclament depuis des semaines des réformes contre la corruption, le népotisme et le clientélisme. Autrement dit la crise politique en Irak est loin d'être résolue.