C’est une tribune libre qui ressemble à s’y méprendre à un cri d’alarme. Le quotidien Le Monde publie samedi une lettre adressée à la communauté internationale et plus précisément aux Etats-Unis et la Russie, rédigée par un collectif de médecin restés à Alep en Syrie.
« Nous sommes les médecins d’Alep ». C’est par cette simple phrase que cette lettre ouverte débute. Une tribune qui rend hommage aux collègues restés sur place et qui sont décédés depuis le début du conflit syrien. Au moins 730 selon ce collectif de médecin d’Alep, la ville martyre qui connaît depuis le début de cette semaine une intensification des bombardements comme jamais auparavant.
Des médecins qui tiennent à rendre hommage au Dr Mohammed Ahmad, le dernier pédiatre d’Alep, décédé lors du bombardement de l’hôpital Al-Qods mercredi dernier. Les Casques blancs, une organisation humanitaire syrienne, sont également à l’honneur pour leur, disent-ils, héroïsme, eux qui subissent également de lourdes pertes en risquant leur vie afin d’en sauver d’autres.
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Ce collectif de médecins appelle également la communauté internationale et surtout les Etats-Unis et la Russie à respecter leur engagement pour une cessation des hostilités. La trêve signée le 27 février dernier a volé en éclat ces derniers jours. Ils réclament son renforcement afin d’empêcher des massacres comme celui de l’hôpital d’Al-Qods et surtout afin de prévenir un siège total de la deuxième plus importante ville de Syrie. Si d’aventure cela arrivait, Alep risquerait « de connaître un sort semblable à celui de Srebrenica ». Une perspective qu’ils ne peuvent envisager. Barack Obama et Vladimir Poutine sont à leurs yeux garants du sort des civils en Syrie, d’où ce cri d’alarme lancé dans les pages du quotidien Le Monde.