Avec notre envoyée spéciale à Bagdad, Angélique Férat
Le fait est que plusieurs partis politiques rechignent à bouleverser les majorités qui tiennent le pays depuis 2003. Le fait est aussi que le Premier ministre a proposé des noms de personnes très sectaires et pas plus technocrates que quiconque. Tout le monde prédit qu’une solution sera trouvée dans la semaine.
Quelle que soit l'issue de la crise, une chose est sûre, la majorité politique chiite, Etat de droit, bloc de Moqtada al-Sadr et parti Dawa, a volé en éclats. « Ce qui se passe au Parlement a cassé en plusieurs groupes la coalition chiite qui était majoritaire, déclare l’analyste politique Hashem al-Hashémi. Maintenant on voit des chiites s’opposer à des chiites ; c'est nouveau et cela va sans doute impacter les futures élections, les chiites ne seront plus soudés. Même l'ambassade d'Iran n'a pas pu apaiser les tensions entre les différents partis chiites, ni même la Marjaya, l'autorité chiite de Najaf. »
Moqtada al-Sadr appelle pour ce lundi 25 avril à une manifestation. Il demande à tous les Irakiens de sortir dans la rue pour atteindre un million de personnes. Le chef chiite veut mettre la pression sur le Parlement. Il réclame même une session publique pour voter ce gouvernement de technocrate censé mieux gérer les affaires irakiennes.