Affaire Regeni: Le Caire refuse de remettre des relevés téléphoniques à l’Italie

Le parquet égyptien a jugé « inconstitutionnelle » la demande de l'Italie d'avoir accès à des relevés téléphoniques dans le cadre de l'enquête sur la mort de l'étudiant italien Giulio Regeni, retrouvé supplicié au Caire.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

La crise diplomatique entre l’Italie et l’Egypte n’est pas prête de s’apaiser. La demande italienne d'accéder à des milliers de relevés téléphoniques dans le cadre de l'affaire Giulio Regeni, cet étudiant torturé et tué en Egypte, a été rejetée car contraire à la Constitution égyptienne.

« Cette exigence est contraire à notre Constitution et à notre législation », a déclaré samedi en conférence de presse le procureur Moustafa Souleïmane. La loi égyptienne des télécommunications interdit de livrer des relevés téléphoniques à une partie étrangère.

« 98% »

Les Italiens avaient exigé les relevés de toutes les personnes se trouvant dans le voisinage du doctorant italien le jour de sa disparition, ainsi que ceux des abords de l'autoroute Caire-Alexandrie où sa dépouille a été découverte. Moustafa Souleïmane a assuré que son pays avait répondu « à 98 % » aux demandes italiennes.

De son côté, le ministre égyptien des Affaires étrangères a appelé son homologue italien pour indiquer que la décision de rappeler l'ambassadeur de Rome au Caire remettait en question la coopération sur l'enquête Giulio Regeni. Il a enfin exprimé la préoccupation de l'Egypte face à la tournure politique que prend l'affaire.

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