Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Michel Samaha a été condamné à 13 ans de réclusion. Il a déjà purgé quatre ans de prison, il lui en reste donc sept, avec comme seule perspective de libération une amnistie présidentielle. Une option très peu probable, surtout que le Liban est sans président de la République depuis presque deux ans.
L’ancien Premier ministre Saad Hariri n’a pas caché sa satisfaction. « La prison est l’endroit naturel de ceux qui planifient l’assassinat d’innocents pour entraîner le Liban dans la guerre civile », a écrit le leader sunnite dans un tweet.
Le ministre démissionnaire de la Justice a salué le verdict dans un long communiqué. Achraf Rifi est d’autant plus satisfait qu’il avait quitté son poste pour protester contre une première condamnation de Sahama à quatre ans de prison, jugée trop légère à ses yeux. La justice doit maintenant poursuivre son travail et juger les commanditaires, qui sont, selon lui, le président syrien Bachar el-Assad et ses lieutenants.
Les anti-Syriens, eux, dénoncent un verdict politique, comme l’a dit l’ancien patron de la Sûreté générale Jamil Sayyed. Ce général a fait quatre ans de prison, de 2005 à 2009, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri, avant d’être libéré sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.
Un ex-ministre pro-syrien, Wiam Wahhab, est allé dans le même sens. Il a accusé les juges d’avoir cédé aux pressions.