L'Arabie saoudite veut ouvrir le capital de Saudi Aramco. Pour la compagnie nationale saoudienne, c'est un changement total de doctrine, plus de trente ans après avoir été totalement nationalisée. En 1982, Saudi Aramco n'avait plus d'américain que le souvenir, parfois cuisant pour les Saoudiens, d'une gestion de leur pétrole depuis New York ou Dallas ; et une trace dans son nom, acronyme de Arabian American Oil Company.
Depuis, Saudi Aramco réservait jalousement aux Saoudiens ses richesses pétrolières. Seuls les projets secondaires, comme le gaz ou le raffinage étaient ouverts aux investisseurs étrangers. Mais le plongeon de 70 % des cours en un an et demi a changé la donne. L'Arabie saoudite cumule des déficits budgétaires de plus en plus abissaux avec près de 100 milliards de dollars l'an dernier.
Ouvrir le capital du géant pétrolier national, qui a toujours de quoi séduire, le pétrole saoudien restant encore le plus rentable à produire, aiderait les autorités de Riyad à continuer de financer leurs dépenses militaires, en forte hausse. Même si cela passe par l'arrivée d'actionnaires chinois. L'entrée en Bourse permettrait, au passage, aux familles princières saoudiennes, commente un expert, de se partager le gâteau.