Les bus qui devaient transporter les combattants et les civils ont fait demi-tour. L'accord n'est pas remis en cause, il est simplement suspendu « pour des raisons logistiques », explique une source proche des négociations.
Le groupe Jaich al-Islam devait sécuriser le passage des véhicules à travers les régions à l'est de Damas. Mais, la mort du chef du mouvement, abattu lors d'un raid aérien des forces gouvernementales vendredi 25 décembre, a interrompu le processus.
A lire : Syrie: le régime élimine Zahrane Allouche, chef islamiste rebelle
1200 personnes, dont des combattants du groupe EI, devaient être transférées aujourd'hui de trois quartiers sud de Damas vers Raqqa ou Marea, détenus par les islamistes. « L'évacuation est gelée à cause de la difficulté pour sécuriser le passage », confirme le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme.
Pour David Rigoulet-Roze, chercheur rattaché à l'Institut français d'analyses stratégiques, cette suspension est aussi politique : « Le repositionnement de la rébellion se pose aujourd’hui. Un successeur a été trouvé, il est plus lié aux frères musulmans qu’à la mouvance salafiste soutenue par les Saoudiens. Il faut rappeler que Zahrane Allouche était l’homme des Saoudiens sur le terrain. »
Il s’agit du premier accord du genre : il implique le groupe EI. Plusieurs tentatives similaires ont échoué auparavant. Le régime de Bachar el-Assad a toutefois conclu des trêves ponctuelles avec des groupes rebelles : début décembre, 3000 personnes ont ainsi pu quitter un quartier assiégé de Homs.