Pour tardive qu’ait été sa diffusion, l’information, à la volée, a tout de même été reprise par un journal français ce matin, Le Parisien en l’occurrence, qui résume la teneur de cette résolution prise par le Conseil de sécurité des Nations unies dans la soirée d’hier à New-York.
Le texte onusien appelle à un « cessez-le-feu » en Syrie ainsi qu’à des « négociations de paix » dès le début janvier, note d’abord Le Parisien, qui souligne qu’elle a été adoptée « à l’unanimité » des quinze membres du Conseil de sécurité, « y compris la Russie ».
Le quotidien remarque aussi que cette résolution reprend la « feuille de route » mise au point par les grandes puissances, qu’elle prévoit un « gouvernement de transition » dans les six mois et « des élections » dans les dix-huit mois. Le Parisien relève aussi que le cessez-le-feu ne concerne pas le « combat » contre Daech et le Front al-Nosra, et remarque que le « sort » de Bachar el-Assad reste un « point d’achoppement ».
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, doit désormais réunir des représentants du gouvernement syrien et de l’opposition afin qu’ils entament « d’urgence » des négociations formelles sur un processus de « transition politique », ajoute, sans commentaires, Le Parisien.
Syrie : nouvelles attaques chimiques
Nouvelles attaques chimiques attribuées au régime de Bachar el-Assad... Libération s’est procuré un document de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), indiquant « clairement » que Damas a continué de mener des attaques au gaz « malgré ses engagements de 2013 ».
Selon ce document révélé par Libération, le régime de Bachar el-Assad a mené de « nouvelles attaques au chlore » dans le nord de la Syrie au printemps dernier, malgré le processus de destruction de son arsenal qui l’engage depuis 2013.
Libération affirme ainsi que « dès le printemps 2014, de nouvelles attaques se produisaient dans le nord de la Syrie. Chargée d’enquêter, l’OIAC avait conclu quelques mois plus tard que du chlore avait été utilisé de manière "systématique et répétée" contre plusieurs villes, toutes contrôlées par l’opposition. »
Corruption : le « Sénégate »
C’est donc le journal Le Monde qui le révèle « en Une ». Si l’ex-président de la Fédération internationale d’athlétisme, Lamine Diack, 82 ans, a été mis en examen pour « corruption passive » et « blanchiment aggravé » dans une affaire de dopage, c’est bien parce que, lors d’une garde à vue à Paris début novembre, il est passé aux aveux devant les enquêteurs de l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales.
Comme le formule ce matin L’Equipe, « Papy Diack n’a pas fait de résistance. L’ancien président de l’IAAF, la Fédération internationale d’athlétisme, s’est rapidement mis à table devant les enquêteurs », et les lecteurs cinéphiles du quotidien sportif français auront reconnu la référence au film de Jean-Marie Poiré Papy fait de la résistance.
Cette affaire, en tout cas, fait grand bruit à Dakar. Il faut dire que ces révélations dépassent de loin le seul cadre du dopage, ce qui serait déjà beaucoup. Par le menu, Le Monde relate cette histoire qu’il intitule « Le pacte de Moscou ». Selon le quotidien du soir, en effet, Lamine Diack aurait confessé devant les enquêteurs avoir fermé les yeux sur des cas de dopage en Russie, affirmant que Moscou avait cofinancé la campagne électorale de l’élection présidentielle en 2012 au Sénégal. Lamine Diack a affirmé que la Russie, via le président de sa fédération d’athlétisme, Valentin Balakhnichev, qui était aussi trésorier de la Fédération mondiale d’athlétisme, avait apporté une contribution d’1,5 million d’euros « distribuée à des associations et des sphères d’influence » pour contribuer à la défaite de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade.
Sur son site Internet tard hier soir, Le Monde souligne que les déclarations de Lamine Diack « électrisent la classe politique ». En vertu, probablement, du principe selon lequel « on n’est jamais mieux servi que par soi-même », le confrère affirme que « la nouvelle a fait l’effet d’une bombe » et que, depuis ses révélations à Paris, « l’entourage présidentiel à Dakar a pris d’assaut les radios et chaînes de télévision en direct pour démentir »tout financement russe en faveur de Macky Sall. Toutefois, constate aussi Le Monde.fr, l’opposition sénégalaise « se déchaîne contre le pouvoir ». Le site Internet du journal du soir relaie le contenu du communiqué rendu public par le Parti démocratique sénégalais de l’ancien président Abdoulaye Wade, dans lequel le PDS estime que « les masques sont tombés », rapporte Le Monde, et dans lequel il « exige la libération immédiate et sans conditions des "prisonniers politiques", en particulier celle de Karim Wade ».
Espagne : chronique d’une alternance annoncée
En Espagne, J-1 en pour les élections législatives. Deux formations politiques ont le vent en poupe, Podemos et Ciudadanos. Et la presse française est à l’heure espagnole ce matin, avec ces élections « qui déménagent », lance Libération. Le journal prédit une transition démocratique « au moins aussi importante que celle qui a suivi la mort de Franco, en 1975 ». Et Libé souligne, en s’en réjouissant, que la « très sévère » politique d’austérité menée par la droite espagnole n’ait pas « entraîné une percée de l’extrême droite, une explosion de haine xénophobe ou de poussée eurosceptique dans un pays qui continue de voir le projet communautaire comme une chance. Cela s’explique par la force du lien social, notamment de la famille », énonce Libé.
Alors, Podemos ? Ciudadanos ? Au-delà de la seule Espagne, Le Figaro remarque que, sept ans après le début de la crise économique, les électeurs « présentent la facture » aux politiques partout en Europe, sauf en Allemagne, qui a essuyé la tempête sans tanguer.
« La règle devrait encore être illustrée ce dimanche par les Espagnols, prédit en conséquence ce quotidien. Poussés au bord de la faillite par leurs banques, ils avaient congédié le socialiste José Luis Zapatero en 2011 pour le conservateur Mariano Rajoy. Et pourtant, celui-ci a courageusement accéléré les réformes, au prix d’une austérité douloureuse mais qui a porté ses fruits : la croissance la plus forte d’Europe, des exportations bondissantes, un chômage toujours élevé quoique en réduction », soupire Le Figaro. Autrement dit, les électeurs, ces ingrats.