Syrie: un accord pour évacuer trois quartiers rebelles du sud de Damas

En Syrie, un accord inédit avait été conclu le 25 décembre sur le départ prévu, ce samedi 26 décembre, de trois quartiers sud de Damas de 4 000 personnes, dont des jihadistes de l'État islamique (EI), du Front al-Nosra et des civils. Il est désormais « suspendu » indiquent ce 26 décembre à la mi-journée des sources proches des négociations. En cause, les effets induits par la mort, dans un raid aérien, de Zahrane Allouche, chef de la puissante milice islamiste Jaich al-Islam. 

C’était le premier accord du genre impliquant le groupe Etat islamique. Il était censé autoriser 4 000 personnes, civils et combattants appartenant notamment à l’organisation EI et au Front al-Nosra, à quitter le camp palestinien de Yarmouk, au sud de Damas, et les quartiers voisins de Qadam et de Hajar al-Aswad. Mais des sources proches des négociations ont indiqué, ce samedi 26 décembre à la mi-journée, que l'accord était « suspendu ». « L'accord a été gelé à cause de questions logistiques, mais n'a pas été annulé », a souligné de son côté le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, Rami Abdel Rahmane, qui a expliqué que c'est « la difficulté de sécuriser le passage » qui a entraîné cette suspension.

Selon une source gouvernementale syrienne, l'application de l'accord devait débuter ce samedi 26 décembre. Ces 4 000 personnes auraient été transférées soit à Raqqa, la « capitale » de l'organisation Etat islamique, dans le nord de la Syrie, soit à Marea, dans la province d’Alep, frontalière de la Turquie et tenue par des groupes rebelles islamistes et le Front al-Nosra.

D'autres échecs

D'autres tentatives similaires avaient, par le passé, échoué, a souligné cette même source gouvernementale. La dernière négociation se voulait l'aboutissement de négociations débutées il y a deux mois entre le régime et des représentants des habitants des trois quartiers du sud de la capitale qui souffrent d'une profonde dégradation de leurs conditions de vie, causée par le siège imposé par l'armée depuis 2013, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Plus aucune valeur militaire

Yarmouk abrite aujourd’hui près de 7 000 civils palestiniens et syriens, contre plus de 160 000 personnes avant le début du conflit en 2011. En avril dernier, le groupe Etat islamique et le Front al-Nosra s'étaient emparés de 60% du camp, avant de se replier sur 40% du territoire. C’est de là qu’ils lançaient leurs offensives contre les forces du régime, mais aussi contre les nombreux groupes de la rébellion dans la région de Damas. Ils se trouvent désormais dans la partie sud.

Ces trois quartiers, nous dit Paul Khalifeh, notre correspondant à Beyrouth, sont complètement encerclés par l'armée syrienne et n'avaient plus, par conséquent, aucune valeur militaire pour les jihadistes. Si l'accord est mis en œuvre dans sa totalité, l'armée syrienne pourra redéployer les milliers de soldats qui encerclaient ce secteur vers d'autres fronts.

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