Mort de Samir Kantar: risques d'escalade entre Israël et Hezbollah?

Après le bombardement attribué à Israël qui a tué un haut responsable du Hezbollah, Samir Kantar, le dimanche 20 décembre, les risques d'escalade dans la région ne sont pas négligeables.

Avec nos correspondants à Jérusalem et Ramallah, Michel Paul et Nicolas Ropert

Ce dimanche 20 décembre en fin d'après-midi, trois roquettes ont été tirées depuis le sud du Liban en direction d'Israël. Elles ont explosé sans faire de victimes ni de dégâts. Les engins ont été tirés depuis une zone réputée tenue par le Hezbollah sans que celui-ci ne revendique pour autant cette réplique. En réaction, l'artillerie israélienne a bombardé les abords de la ville de Tyr peu de temps après.

Le Proche-Orient s'est réveillé ce lundi en se demandant quelle sera la prochaine étape de cette escalade militaire. Déjà en janvier de cette année, la mort de sept membres du Hezbollah dans un bombardement attribué à Israël avait débouché sur une embuscade qui avait tué deux soldats israéliens sur le plateau du Golan.

A Gaza, les habitants ont suivi avec inquiétude ces dernières violences. Le Hamas, qui contrôle ce territoire a dénoncé l'assassinat de Samir Kantar. On redoute ici que le parti ne veuille lui aussi rendre hommage au haut responsable du Hezbollah. Mais l'enclave palestinienne marquée par la dernière guerre de l'été 2014 peine toujours à se reconstruire. On écoutera avec attention ici aussi le discours du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah prévu en début de soirée à Beyrouth.

En Israël, la nuit dans les abris

Côté israélien, une partie des habitants du nord de la Galilée a préféré passer la nuit dans les abris dans les maisons. Et, dans plusieurs localités, les abris publics ont été ouverts. Les israéliens, civils et militaires , prennent très au sérieux les menaces de vengeance du Hezbollah.

Il n'y a en tout cas à ce stade toujours pas de confirmation officielle qu’Israël est responsable de l’élimination de Samir Kantar. Plusieurs ministres ont toutefois publiquement indiqué ne pas regretter la mort de Kountar. Les commentateurs, eux, donnent des détails sur l’opération elle-même : les chasseurs-bombardiers israéliens indiquent-ils n’ont pas quitté le territoire national. Ils auraient tiré des missiles de haute précision au dessus du lac de Tibériade. Samir Kantar, souligne-t-on en Israël, était sur le point de préparer une attaque anti-israélienne d’envergure.

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